Jules Herbert (1867-1948), instituteur

 

Jules Herbert (1867-1948)

Cette biographie est écrite dans le cadre d'une histoire plus générale des écoles de Dinan, où Jules Herbert a enseigné, mais on verra par la suite que sa carrière s'est essentiellement déroulée à Pléneuf où, d'ailleurs, une rue porte son nom...La photo ci-dessus a été publiée dans un article de Ouest-France le 18 août 1960, consacré aux différents maires de Pléneuf.

 

Les débuts dans la carrière d'instituteur

Jules Pierre Marie Herbert est  né le 21 février 1867 à Pléneuf. Élève au Cours normal d'instituteurs de Lamballe en 1885, il prend son premier poste à Rostrenen le 1er septembre 1885 et y reste jusqu'au 15 novembre 1887.

Âgé de vingt ans, Jules Herbert est nommé à l'école communale des garçons de Dinan le 15 novembre 1887. Il y restera un peu plus de trois années jusqu'au 1er mars 1891. Il côtoie à cette époque M. Honoré Le Dû, un directeur dont la carrière marquera de nombreuses générations puisqu'il exercera pendant 37 ans dans cette école.  

Alors qu'il habite Dinan, Jules Herbert se marie à Pléneuf le 20 avril 1890 avec Marie Rouinvy. Le couple aura deux enfants.

On le retrouve ensuite chargé d'école, à une classe, à Trébry entre le 1er mars 1891 et le 1er septembre 1891. 

 

Un enseignant et une personnalité de Pléneuf 1891-1925

M. Herbert devient directeur de l'école à 5 classes, avec Cours complémentaire, à Pléneuf à la rentrée de septembre 1891. Il est le premier instituteur laïc dans la commune et va y laisser une trace importante.

Il restera en poste du 1er septembre 1891 au 1er septembre 1925. Il totalise 50 années de carrière dans l'enseignement.

Il fait partie pendant 10 ans de la commission du Brevet supérieur siégeant à Saint-Brieuc et joue un rôle actif dans la sous-commission chargée de l'anglais.

Dans un article de Ouest-France daté du 18 août 1960, il est présenté comme "un grand éducateur", "un éducateur de premier ordre, passionnément épris de son beau métier"... Ses qualités font d'ailleurs que dans son école "les effectifs vont doubler en quatre ans, passant de 30 en 1891 à 70 en 1895."

 

Le développement des oeuvres post-scolaires, "Le père Herbert".

Jules Herbert a toujours été particulièrement engagé dans les oeuvres post-scolaires de l’Éducation nationale : création d'une bibliothèque de plus de mille volumes, d'une caisse d'école, d'une cantine scolaire fournissant des repas gratuits aux plus pauvres, d'un cabinet de physique et de chimie.

 

"Voyant chaque hiver les marins de la grande pêche revenir en classe pour parfaire leur instruction, il organisa pour eux des cours spéciaux de mathématiques, d'astronomie, de navigation et d'anglais, toutes connaissances qu'il dut lui-même apprendre avant d'en faire profiter ses grands élèves. Ainsi prit peu à peu corps ce Cours complémentaire qui devait faire l'orgueil et le bonheur des Pléneuviens. deux cours se partageaient les élèves, une section générale qui préparait au concours d'entrée à l'école normale et une section maritime qui forma vingt capitaines au long-cours et vingt-huit capitaines de marine marchande. Et nombreux de ceux-ci, encore vivants, parent toujours avec une affectueuse vénération du "père Herbert" à qui ils doivent leur carrière." (Ouest-France 18 août 1960)

Ce cours préparatoire de navigation et d'hydrographie pour les marins est certainement une des plus belle réussite de M. Herbert.

 

La fanfare, créée par J. Herbert

La première société musicale de Pléneuf a été créée par Jules Hébert en 1899. Elle se produisit pour la première fois dans un concert place de Lourmel le 20 mai 1900. La suite est racontée dans un article de Ouest-France du 22 août 1961 : « Pendant six ans, elle prêta son concours non seulement à toutes les fêtes locales mais aussi aux manifestations de la région. Le créateur de cette fanfare, surmené, dut se résigner à la mettre en sommeil en 1906 et elle ne reprendra son activité sous la même direction qu’en 1924 pour s’éteindre de nouveau en 1928. Elle dormira pendant près de 20 ans et il faudra l’initiative de quelques Pléneuviens pour lui redonner la vie… » 

 

La fanfare de Pléneuf 22 août 1961 Ouest-France

Passionné d'histoire locale

"Écrivain distingué, il chanta le pays qu'il aimait tant dans quelques brochures qui gardent encore un vivant intérêt : "Pages d'histoire locale", "Dahouët et la pêche d'Islande." (Ouest-France 18 août 1960)

 

 

Engagé dans la vie municipale

On retiendra aussi l'implication de M. Herbert dans la vie municipale dans un premier temps comme adjoint au maire de Pléneuf-Val André puis comme maire, élu le 29 septembre 1940, au moment de l'Occupation après la démission de M. Loncle. 

M. Loncle

Un article de Ouest-France du 18 août 1960 évoque ces années difficiles sur le plan communal : "Les circonstances de l’Occupation n’ont pas permis de faire de gros travaux dans la commune. Par contre, il a fallu répondre à l’afflux de réfugiés et une école mixte a été créée au Val-André et une annexe du lycée a été installée dans une villa réquisitionnée".  

 

Michel Grimaud, dans son ouvrage, Pléneuf-Val-André d'antan, explique le rôle joué par M. Herbert, succédant à Édouard Loncle, maire démissionnaire : "M. Jules Hébert, directeur de l'école publique se verra confier la lourde tâche de présider aux destinées de la commune pendant l'Occupation ; résistant aux prétentions et aux réquisitions de l'occupant, il sera d'ailleurs finalement arrêté."

Arrêté par les Allemands, puis libéré, la santé de M. Herbert est de plus en plus chancelante. Son épouse décède en novembre 1945 et lui-même décède quelques années plus tard, le 9 septembre 1948, à Pléneuf-Val-André.

 

Les distinctions

Jules Herbert a obtenu de nombreuses distinctions : il est fait Officier de l'Instruction publique en 1913, Chevalier du Mérite agricole en 1934 et enfin Chevalier de la Légion d'honneur en 1937.Le conseil municipal de Pléneuf-Val-André a décidé d'appeler une rue "Rue Jules Herbert".

 

 

 

 

Documents complémentaires et sources 

 

Ordre de la Légion d'Honneur ici 

 

Fiche sur Généanet ici  

 

Acte de mariage de la commune de Pléneuf image 90 acte 6 ici    

 

Inventaire général du patrimoine, écoles de Pléneuf ici 

 

Manuel général de l'instruction primaire ici   

 

Registre matricule 1640 volume 4, vue 151 (archives départementales) ici

 

Publié dans le Manuel général de l'Instruction primaire 1902

 

Obsèques Mme Herbert 12 novembre 1945 Ouest-France

 

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