mardi 7 novembre 2023

Histoire du collège et de l'Ecole primaire Broussais à Dinan. 1909-1999

 

L’école primaire Broussais
rue Broussais
1909-1999 
Fermeture de la classe enfantine en 1996 et du primaire en 1999
Ecole publique

 

L'école Broussais au collège des Filles de Dinan. Photo avant 1938. Archives départementales


Les origines du collège Broussais

L'histoire de l'école Broussais, s'inscrit dans l'histoire du collège, c'est la raison pour laquelle nous allons remonter à l'origine de cet établissement.

Le collège Broussais de Dinan est le fruit d'une double filiation.

En ce qui concerne ses bâtiments, il doit son implantation au lieu laissé vacant après 1911 par une institution anglaise d'enseignement. 

Sur le plan de l'organisation pédagogique, le collège s'inscrit dans le droit fil d'un Cours Secondaire de Jeunes filles créé par des professeurs en 1907 dont les liens avec la pension anglaise existaient dès le départ.

 

L'implantation du collège rue Broussais

Si l'on veut comprendre pourquoi le collège de jeunes filles, appelé plus tard Collège Broussais, s'est installé dans cette partie de la ville de Dinan, il faut rappeler qu'une anglaise, Miss Fanny Brown, créa en 1880, à l'angle des rues Chateaubriand et Broussais, dans une grande villa (Ker Even), ce que l'on appelait « la pension anglaise ». 

 

Ci-dessous, on voit sur ce plan de 1908 que la Villa Ker-Even est la seule construction bâtie dans cette première partie de la rue Broussais

Plan de 1908. Archives municipales de Dinan

Miss Brown dirigea cette école jusqu'en mars 1896. Miss Mac Callum (née en 1843 à Londres)  prit la suite de mai 1896 jusqu'en juillet 1911. 


 

 Miss Fanny Brown (en haut de l'escalier sur la photo ci-dessous)


La pension anglaise déménagea alors dans la Maison de la Grande Vigne, un endroit bien connu des dinannais puisqu'elle deviendra l'atelier de l'artiste Yvonne-Jean Haffen.

L'espace laissé vacant en 1911 permit au groupe de jeunes filles et de professeurs qui cherchait des locaux adaptés de trouver une base pour s'établir.

Nous avons établi que le lien entre la pension anglaise et les prémices du collège étaient surtout d'ordre matériel (le bâtiment de Ker-Even) mais il faut y apporter une nuance.

En effet, le Sous-Préfet de l’arrondissement s’adresse par courrier au Préfet le 19 octobre 1907 après avoir assisté à la réunion de constitution du groupe de professeur souhaitant fonder un Cours secondaire de Jeunes filles à Dinan.

Dans cet extrait particulier il pointe du doigt le lien entre cette initiative et la pension anglaise :

« En faisant appel à la collaboration de la Directrice de la pension anglaise dont les élèves doivent suivre les divers cours de l’établissement, ses fondateurs ont eu la pensée heureuse d’un enseignement international qui n’a pas encore d’équivalent en France ».

Dès le mois de juin 1911, la Ville décida de faire l'acquisition de Ker Even pour la somme de 75 000 francs, et acheta du mobilier à Miss Mac Callum mois d'août.

Mais la municipalité dut se contenter dans un premier temps d'être locataire de cette propriété, avant que l'acte de vente soit définitivement signé. Il n'en fallait pas moins effectuer des travaux nécessaires, comme celui de la construction d'un préau qui donne un prétexte au chroniqueur du journal L'Eclaireur dinannais pour lancer quelques flèches contre le Maire (25 novembre 1911) : 

"Sans nier l'utilité du Cours secondaire, il nous est permis de dire qu'il devient un peu onéreux pour la ville...

Toujours est-il qu'il manque un préau à Ker-Even. L'emplacement pour le construire ne manque pas, mais alors que dans les écoles communales les élèves peuvent traverser un espace trempé, boueux pour se rendre aux préaux réglementaires, à Ker-Even il est indispensable qu'elles puissent s'y rendre sans tremper leurs pantoufles.

Et cela nous fait rêver...

M. le Maire fait espérer, il est vrai, que plus tard, à Pâques ou à la Trinité, l'Etat prendra à sa charge la moitié de cette dépense. L'Etat promet aussi d'aider la Ville à combler le déficit du budget de ce cours secondaire. C'est tant mieux pour les contribuables !"

Les bâtiments du Collège de Jeunes filles vont se développer à partir de la villa Ker-Even et de son vaste terrain (image de gauche ci-dessous).  

Le bâtiment sera conservé à l'intérieur du collège Broussais au moment de son agrandissement à la fin de la Guerre 14-18. (image de droite). 

Ces travaux donnèrent plus de place mais l'immense escalier qui distribue les classes aux différents niveaux occupe une bonne partie de la place. C'est ce bâtiment qui constitua pendant de nombreuses années l'école primaire Broussais, à l'angle de la rue Broussais et de la rue Chateaubriand.


De nos jours, on peut voir Ker Even en allant sur place, du côté du parking dont l'entrée est rue Chateaubriand. 

Ci-dessous Ker Even autrefois (à gauche) et maintenant (à droite)






 

 

La création du Cours secondaire de Jeunes Filles. 1907

Dès 1906 un groupe de professeurs du Collège de garçons lance l'initiative privée d'un Cours secondaire de Jeunes Filles. Ces professeurs se regroupent sous l'appellation de la "Société privée d'enseignement". Ils ont pris cette initiative en l'absence de toute organisation publique pour l'enseignement complémentaire des jeunes filles. M. Fleury, conseiller municipal, est le directeur de ce cours. Il est accompagné dans sa démarche par Messieurs Yven, Rialland, Moisan, Anne et Lemonnier.

Un tel projet demande un peu de préparation mais l'ouverture de ce Cours secondaire à Dinan est effective dès 1907. C'est un cours privé subventionné par l'Etat dont le sérieux et l'organisation pédagogique donnent satisfaction à la population dinannaise.

L'ouverture est confirmée dans la revue mensuelle L'enseignement secondaire des jeunes filles, numéro du 1er janvier 1909. Mlle Marie Carnus est nommée à la direction de cet établissement à partir du 17 septembre 1909.


Mais revenons en juillet 1909 où le Conseil municipal va être amené à se substituer à cette société privée d'enseignement qui avait ouvert les cours pour les jeunes filles dans le secondaire. 

L'affaire est soumise au cours du Conseil municipal alors qu'elle ne figurait pas à l'ordre du jour. Le délégué des professeurs lit une lettre où on comprend bien que les professeurs ont pris cette initiative mais ne veulent pas la porter à bout de bras plus longtemps. Ils estiment que leur tâche est terminée : "Il est incontestable que la gestion des cours par la municipalité donnerait à l'établissement que nous avons fondé un caractère nettement officiel, augmenterait les garanties qu'il offre aux familles et en amènerait le succès définitif" (L'Eclaireur dinannais, 1er août 1909)

La société à l'origine du cours secondaire fondé "il y a deux ans bientôt... demande à céder son cours à la ville et il deviendrait ainsi un cours municipal. Cette proposition inattendue amène un débat confus et elle mérite une étude spéciale. Disons seulement pour aujourd'hui que le Conseil vote en principe le rattachement demandé."(Ouest-Eclair 1er août 1909).

On voit donc que le Conseil municipal ne s'attendait pas à cette demande mais ne voit guère d'inconvénients à reprendre cette structure dans la mesure où cela ne va pas entrainer de dépenses supplémentaires. 

Un mois plus tard, le Maire est autorisé à passer un bail. Mme Coudreuse loue son immeuble du 11 Place du Champ pour 1200 francs par mois.


11 place du Champ clos Dinan. Image Google Earth

 

Dans le même temps, Mlle Carnus, admissible à l'agrégation de lettres, professeur au collège d'Arras est nommée directrice et placée à la tête du Cours secondaire de Jeunes Filles (Ouest-Eclair, 12 septembre 1909). Elle remplace M. Fleury, qui en tant que conseiller municipal, ne peut rester à la tête d'un cours devenu municipal.

 

L'Eclaireur dinannais. 18 septembre 1909

 

 

La première classe primaire 1909

En octobre 1909, la commission administrative du Cours secondaire de jeunes Filles tient sa première réunion. On y trouve trois conseillers municipaux (Benoit, Fleury, Rouault), deux délégués des professeurs (Anne et Monnier), le Maire (Jouanin) et la directrice (Mlle Carnus). Une classe élémentaire pour les moins de 12 ans est ouverte à partir du 8 octobre. De nouvelles matières seront dispensées au Cours secondaire : travail manuel, dessin, musique mais la gymnastique sera facultative (Ouest-Eclair 9 octobre 1909).


Deux jeunes normaliennes, habitant Dinan, Mlle Bichemin et Mlle Turmel, sont recrutées pour assurer provisoirement les cours de la classe élémentaire en attendant les nominations officielles.

Dans cette histoire des écoles de Dinan, c'est cette date d'octobre 1909, où deux institutrices sont recrutées, qui peut être retenue comme la première posée à ce qui deviendra bien plus tardivement l'école primaire Broussais. Car en fait, au moins jusqu'à la fin des années 60, on ne considèrera pas les classes élémentaires comme constituant une école mais comme des classes annexées au collège.


 

Le passage du Cours secondaire au Collège de Jeunes Filles.

Le journal Le Républicain, bien plus tard, dans son édition du  25 août 1938, racontant l'histoire du Collège de Filles, rapporte les faits suivants :

"En octobre 1909, le cours ainsi créé fut installé place du Champ mais le local ayant été reconnu par la suite insuffisant, il fut transféré dans la propriété Ker Even, rue Broussais. Le Conseil municipal envisagea à ce moment la transformation du Cours en Collège et, le 12 février 1914, vota l'emprunt.

Les Cours complémentaires furent transférés au Collège communal par décret du 25 mai 1914, la Ville étant autorisée à y annexer un internat.

 

En résumé : 

1907, ouverture de ce Cours secondaire à Dinan, lieu inconnu.

Octobre 1909, Cours secondaire pour les jeunes filles, 11 Place du Champ.

8 octobre 1909, ouverture de la première classe élémentaire reliée au Cours secondaire de Jeunes Filles. Mlle Bichemin et Mlle Turmel sont chargées provisoirement des cours.

Eté 1911, après le départ de la pension anglaise de Miss Mac Callum à la Grande Vigne, emménagement du Cours secondaire de jeunes filles dans la propriété Ker Even, rue Broussais. Achat de mobilier supplémentaire et construction d'un préau.

25 mai 1914, abandon du terme "Cours secondaire de jeunes Filles" et création officielle du collège communal de Jeunes Filles de Dinan dans la propriété Ker Even. 

Mlle Carnus, la directrice de l'ancien cours secondaire de jeunes filles Dinan, est nommée directrice du collège de cette ville.

Le budget  pour la construction du collège est présenté au Conseil municipal du mois de mai 1914 mais l'entrée en guerre de la France fait cesser les travaux.

1932, Marie Talet, la directrice de l'établissement, organise le 25ème anniversaire de la création à Dinan des Cours secondaires qui entraîna la création du Collège.



 

L'ouverture officielle du Collège communal de Jeunes filles de Dinan. 1914

Le décret portant sur la création d'un collège communal de jeunes Filles à Dinan est officialisé le 1er janvier 1914 (page 87 de la revue L'enseignement secondaire des Jeunes Filles)

 



C'est ainsi que quelques mois plus tard, le 1er juin 1914, deux nouvelles classes primaires ouvrent, en plus des classes de collège et de l'unique classe qui existait déjà en élémentaire.

Dans la revue L'enseignement secondaire des jeunes filles, numéro du 1er janvier 1915, on trouve des nominations concernant Dinan :

"Le 22 septembre 1914, Madame Galy, institutrice au Collège de Pamiers, est nommée institutrice au collège de jeunes filles de Dinan, emploi nouveau.

Mme Nayel Marie, née Le Coz, institutrice en congé, est nommée institutrice au collège de jeunes filles de Dinan,
emploi nouveau
 
Le 26 octobre 1914, Mlle Fournaux Marie-Amélie, est nommée institutrice au collège de jeunes filles de Dinan.
 
 
Quelques mots enfin sur la directrice dont un portrait élogieux est dressé dans l'édition du 13 avril 1912 du journal L'Eclaireur dinannais, pourtant très critique sur le Cours secondaire. Alors que les débuts du Cours secondaires sont jugés sévèrement "on découvrit une directrice de grand mérite, nous avons désigné Mlle Carnus.
D'idées très libérales, connaissant admirablement la matière directoriale, d'un caractère très distingué, avenant et souple, la nouvelle directrice a su en quelques années donner au Cours secondaire un essor inespéré
."
Le journal ne s'y trompait pas et l'action de la directrice était aussi remarquée par les autorités puisque Mlle Carnus va être promue Officier de l'Instruction publique en juillet 1914.

 

Le projet de construction du Collège communal de Jeunes filles de Dinan. 1914

Le budget  pour la construction du collège est présenté au Conseil municipal du mois de mai 1914. La subvention de l'Etat est de 113 900 francs et un emprunt est contracté par la Mairie.

Les entreprises sont choisies mais à l'été 1914, l'architecte M. Prioul étant appelé sous les drapeaux, le chantier de construction du collège est arrêté. 

Au Conseil municipal du 11 novembre 1914, le Maire est autorisé "à faire couvrir le bâtiment qui doit servir de conciergerie à l'école de jeunes filles, bâtiment terminé ou à peu près, afin d'éviter que les murs se détériorent". Les conseillers ne sont pas d'accord pour savoir s'il faut ou non boucher les ouvertures faites dans les anciens bâtiments. Quant à M. Foligné il n'approuve rien du tout car il a toujours protesté contre un projet qu'il qualifie de "bêtise". Le maire n'est pas de cet avis ! (cité dans L'Eclaireur Dinannais)

Voilà comment le journal Le Républicain, dans son édition du 25 août 1938, présente le début en 1914 et la suite du chantier du Collège de Filles :

"Les travaux venaient de commencer quand la guerre éclata. Ils durent être abandonnés et furent repris à la fin de la guerre. Le prix des matériaux ayant subi des majorations considérables, l'entreprise se refusa à continuer au prix de l'adjudication et le marché fut résilié.

La municipalité confia alors le travail à un autre entrepreneur qui dut faire les travaux...


Ci-dessous, le bâtiment construit après la guerre 14-18


Le Collège communal de Jeunes filles de Dinan pendant la guerre 1914-1918

La directrice des Cours secondaires est donc Mlle Marie Carnus et, en primaire, on sait aussi que Mme Nayel est à la tête d'un modeste groupe de 19 élèves (15 en 1916, 14 en 1919). 

En maternelle, la classe enfantine de 12 élèves dirigée par Mlle Fourneaux (ou Fournaux) ouvre en 1914 (10 en 1916, 13 en 1919). On est loin des effectifs habituels d'une école publique...

Le 14 juillet 1914, les élèves du collège de Jeunes filles donnent « un concert remarquable et fort réussi ». M. Jouanin, le Maire, « rappela les sept années florissantes de l’ancien Cours secondaire, et proclama les succès obtenus par les élèves ». Les élèves présentent ensuite des chants et des danses ; la classe enfantine se distingue :

« Le choeur des toutes petites filles avec leurs poupées fut très gracieux ». (Ouest-Eclair 14.07.1914).

A la fin de l’année 1914-1915, la directrice Mlle Carnus (orthographié Mlle Carmes) prononce une allocution sur la situation en France et au collège, devant les parents et les enfants. 


« Au Collège de jeunes filles de Dinan, comme partout, les difficultés se rencontrent. Aux portes mêmes du logis, des fondrières se creusent dans le chantier déserté depuis le jour de la Mobilisation, et où l’on n’a eu que le temps d’abattre sans celui d’édifier. Heureusement, la municipalité vigilante a pu louer l’annexe de la villa Rollin, l’ancien abri du Cours secondaire naissant, et, dans ses deux locaux voisins, le collège garde son unité…

Les cours s’organisent, mais, comme toutes leurs petites sœurs de France, les jeunes filles du collège manient le crochet et l’aiguille autant que la plume. Ces humbles outils deviennent aussi, par un contraste piquant, les attributs des maîtresses : aux moindres minutes d’interclasse, on voit ces dames avancer le passe-montagne ou la chaussette.

A force de courir entre les doigts pendant les mois d’hiver, le brin de laine, généreusement fourni par l’association des anciens élèves du collège des garçons, s’est chargé en ballots de cache-nez et de  passe-montagnes qui partent pour le Front.

Les « poilus » du 4e chasseur, qui ne sont pas des ingrats, en expriment à plusieurs reprises leur satisfaction par d’aimables cartes de remerciements adressées en particulier à la première classe primaire qui les a pourvus de paires de manchettes".

(Texte publié dans la revue L’enseignement secondaire des jeunes Filles 1er janvier 1916)

La location de la Villa Rollin, à laquelle fait allusion la directrice, suite à l'arrêt du chantier de construction du collège, est celle d'une maison proche de Ker-Even, située dans le quartier des Buttes, louée 800 francs pour l'année par décision du conseil municipal du 28 septembre 1914.

Les 23 et 24 mai 1915 se déroulent Les journées du Secours national. Le Maire prie les directrices de lui faire parvenir le nom des élèves qu’elles comptent mettre à la disposition de la Municipalité pour mener ces deux journées d’action « à l’intention des malheureuses victimes des pays envahis par la bande criminelle des austro-allemands ». 

L’école des filles de Chauffepieds et celle de La Garaye y participent ainsi que celle du collège de jeunes filles avec Renée Marais et Mlle Charlopin. La mairie dispose d’affiches, de troncs, d’insignes. Chaque demoiselle reçoit un brassard et une carte d’identité de vendeuse.

Le 26 septembre 1915, nouvelle opération : vente de pochettes pour les éprouvés de la guerre. Les vendeuses se répartissent suivant les quartiers et là encore les demoiselles se distinguent : Mlles Hamoniaux et Gauvin de Chauffepieds et Bichemin du collège.

En 1917, la directrice du collège Mlle Carnus est nommée à Coutances et la nouvelle directrice nommée à la tête de l'établissement est Jeanne Duchâtelet. En plus des différentes enseignantes du collège, Marie Mayel conserve la classe primaire avec 25 élèves et Louise Grare s'occupe de la classe enfantine avec 25 inscrits également.

 

Personnel du collège.
5 novembre 1917. Archives municipales de Dinan.

 
5 novembre 1917. Archives municipales de Dinan.

 

Bien après la guerre 14-18, les élèves vont continuer de participer à différentes oeuvres charitables : envoi de layettes en 1920 dans la région d'Avesnes, adhésion  à l'association des Pupilles de l'école publique et des Orphelins de guerre.

 

L'organisation pédagogique, années 20

Mlle Grace prend la suite de la classe enfantine en 1919, puis Mme Taillefer jusqu'en 1921, laissant elle-même la place à Mme J. Ménard qui marquera l'école de son empreinte. 

Dans les années 20-30, l'équipe pédagogique du collège est toujours constituée d'un tout petit groupe de professeurs.


7 juillet 1924. Mmes Ragué, Ménard, Jeudon. Archives municipales de Dinan.


 1925. Institutrices au collège. Mmes G. Fabre et J. Ménard. Archives municipales de Dinan.

3 février 1926. Mme Fabre, institutrice. Archives municipales de Dinan.

 

 

Le collège fait sa publicité, années 20-30

Fort de sa rénovation après la Guerre 14-18, le collège n'hésite plus à diffuser une brochure pour présenter les qualités de l'établissement.

Couverture de la brochure de présentation du collège. Archives départementales

 

  " Le collège de Jeunes Filles de Dinan est installé dans la partie la plus saine et la plus agréable de la ville, à Ker-Even, rue Broussais.

Un vaste bâtiment a été construit et aménagé de manière à satisfaire à toutes les exigences de l'hygiène et du confort. Toutes les salles (classes, études, salles de jeux, dortoirs, infirmerie, lingerie, etc.) sont spacieuses, claires, aérées et pourvues d'un excellent matériel moderne.

Le collège possède un beau jardin où ont lieu les récréations des élèves." 

 

 

 Les extérieurs

A l'intérieur du collège, la cour. Archives départementales


Le parc du collège. Archives départementales

Les grands arbres du collège dans le parc. Archives départementales

 

 Des locaux du collège

Le réfectoire du collège. Archives départementales

Le bureau de la directrice du collège. Archives départementales

 

Dans le bas de cette photo des années 30, on reconnait sur la droite l'église anglicane et en face, le collège de jeunes filles.

Photo du site Anciens de St Michel en Priziac


La Fête du 25e anniversaire. 1932

En 1932, Marie Talet, la directrice de l'établissement, souhaite marquer le 25ème anniversaire de la création à Dinan des Cours secondaires qui entraîna la création du Collège. 

 

1932 15 avril L'Union libérale Dinan

 

La fête se déroule le 20 avril et les classes maternelles ont répété leur chanson mimée "recette pour faire les crêpes" et les classes primaires ont prévu d'y présenter Cendrillon "une petite féérie".



D'autres fêtes dans les années 30

Ci-dessous, Fête déguisée le 7 avril 1933 sur le thème des fleurs. Une photo publiée sur le site Copains d'avant par Simone Perron (Lesné) qui est la jeune fille au dernier rang au milieu avec un chapeau blanc pointu ! La directrice d el'établissement est alors Augusta Vidal. Danièle Mitterrand (Gouze) est au deuxième rang au milieu avec un point noir sur le col blanc.

1933. Collège de Jeunes filles de Dinan. Photo Simone Perron.

Ci-dessous, une autre Fête déguisée pour la fin de l'année scolaire 1934 sur le thème des marins ; la photo est aussi publiée sur le site Copains d'avant par Simone Perron (Lesné) qui est la jeune fille avec une croix sur l'épaule. Les filles portent des canotiers ou des imitations de coiffes bretonnes...

1934. Collège de Jeunes filles de Dinan. Photo Simone Perron.

 

Mme Ménard, institutrice à Broussais

Mme J. Ménard a marqué l'école de son empreinte. Eugène Doublet (1930-2013), longtemps conseiller municipal à Dinan, a été son élève. Il a conservé précieusement la photo de la classe où Mme Ménard était son institutrice en classe enfantine et CP. Il se tient juste devant elle, sur sa gauche (photo ci-dessous).

Eugène Doublet était un excellent élève de l’école Broussais. Nous avons pour preuve ses résultats affichés au Palmarès de l’année 1936 en classe de Onzième, ce qui est l’équivalent du Cours préparatoire.

Il obtient le Prix d’excellence, le premier prix de vocabulaire, de grammaire, de lecture, de récitation ; le deuxième prix de calcul et l’accessit en chant : de solides bases pour celui qui sera reçu à l'ENA des années plus tard.

1935-1936. Classe enfantine Broussais. Photo collection Eugène Doublet.
 
1936-1937. Classe enfantine, CP. Broussais. Photo collection Eugène Doublet.


 

Témoignage de Mme Urvoy, recueilli en décembre 2010

"A Broussais j'ai eu 2 institutrices madame Laurent et madame Ménard.

La première avait été à l'école normale de St Brieuc en même temps que ma mère.

La seconde était une merveilleuse institutrice, c'est elle qui m'a appris à lire, écrire et compter en 3 mois".



Des élèves pensionnaires

Cette école Broussais a la particularité d'accueillir des élèves du primaire qui peuvent être pensionnaires.

En 1916, il en coûte  594 francs en pension complète pour un élève de classe primaire.

Le 11 juillet 1916, lettre de l’Inspecteur d' Académie  au maire de Dinan pour approuver les nouveaux tarifs de la pension :

élèves de la classe enfantine½ pension 279 francs,  complète 567;

élèves des classes primaires :    ½ pension 306 francs,  complète 594.

 

Les cas ne sont pas fréquents mais en 1921, on note que 3 élèves du primaire sont internes. Il s'agit de Gicquel A et F. et Blévin.

Les locaux actuels du collège Broussais gardent les traces de l'internat tel qu'il existait dans le passé.

Sanitaires Broussais. Fin des années 30

Sanitaires Broussais, étage désaffecté, état en 2015. Photo RF 2015



 
Robinet, détail. Photo RF

Sanitaires Broussais, étage désaffecté, état en 2015. Photo RF 2015

 
Dortoirs Broussais, étage désaffecté, état en 2015. Photo RF 2015

Lavabo ancien Broussais. Photo RF

 

La remise des prix. 1936


1936. Prix pour les élèves de la classe enfantine. Bibliothèque de Dinan

 

La remise des prix (ci-dessus, livret de 1936) est un rituel auquel on ne peut échapper dans une telle institution. Les résultats des meilleurs élèves du primaire y figurent comme ceux des élèves des différents niveaux du collège. Les photos de classe font aussi partie de la tradition.

1936. Prix pour les élèves de la classe enfantine. Bibliothèque de Dinan


 

Le projet d'agrandissement du collège. 1930

La municipalité de Dinan est bien consciente que le collège de jeunes filles est à l'étroit dans ses murs. En 1930, un avant projet est établi par l'architecte M. Raighasse. Les chiffres devaient être révisés au moment de l'exécution des travaux prévus pour 1934 mais les dévaluations successives, le coût des matériaux et de la main d'oeuvre augmenta tant que le projet ne pouvait plus être réalisé comme prévu.

En 1936, de nouveaux règlements ont été établis par le Ministère de l'Education nationale imposant des règles d'hygiène et de confort plus étendues, des locaux plus vastes pour le sport à l'école. Le nouveau projet est revu dans ce sens. C'est ainsi que nous arrivons au projet de 1938...

 

L'agrandissement du collège. 1938

En 1938, le maire Michel Geitsdoerfer, demande à l'architecte M. Yves Hémar de faire un projet ambitieux pour l'extension et l'embellissement du Collège de Jeunes Filles. De nouveaux terrains sont achetés par la municipalité, une rue est ouverte dans le quartier, une subvention de 50% est accordée par l'Etat. Au final, Michel Geisdoerfer, le maire, est très fier de son projet : "La Ville une fois de plus, aura fait un très bel et très utile ouvrage (largement subventionné) en réalisant une opération de voirie et elle aura droit à la mauvaise humeur des sectaires et des ignorants, mais aussi la reconnaissance de tous les gens de bonne foi, qui pensent que l'oeuvre scolaire  doit être pour une Ville l'oeuvre capitale." (Le Républicain, 1er septembre 1938)


Ci-dessous, on voit sur la gauche le bâtiment qui était celui du collège construit après la Guerre 14-18 et les nouveaux bâtiments, reconnaissables à leurs ouvertures plus grandes, qui vont prolonger ce premier bâtiment en montant le long de la rue Broussais.

8 septembre 1938. Plans de Broussais dans le journal Le Républicain. L'école est sur le côté gauche. 


Sur le plan esthétique, Jean-Yves Ruaux, dans son ouvrage Dinan et son Pays, évoque cette construction du collège comme le triomphe du néo-breton. En effet, dans l'entre-deux guerres, des architectes tels que M. Hémar ont parsemé la ville de Dinan de ce type de constructions comme la Poste, le cinéma Le Celtic, le dispensaire dans la rue du Jerzual, la villa Ker-Maria etc.

"Le mouvement est né de la volonté de reconstruire le pays sans négliger son identité à la suite de la guerre 14-18."

Notons que l'on doit à l'architecte Yves Hémar les dessins du prototype de la station balnéaire moderne des Sables-d'Or-les-Pins en 1922.

Dans ces nouveaux espaces, les classes primaires et la classe enfantine vont trouver une vraie place au sein du collège. 

Après guerre les travaux sont engagés, par exemple en 1947 par l'entreprise Péniguel.

Il faudra encore changer d'architecte en 1955 après le décès de l'architecte Yves Hémar et Patrice Simon achèvera le projet.


Photo aérienne publiée sur le site Anciens de St Michel de Priziac.


 

Augusta Vidal, directrice de 1933 à 1952

Mlle Augusta Vidal assurait la direction du Cours secondaire de Sarrebourg avant d'arriver à Dinan en janvier 1933. Mlle Vidal, que tout le monde appelle "Madame la Directrice", se retrouve à la tête d'un établissement comprenant alors quinze personnes qui enseignent à des degrés divers : professeures, institutrices, répétitrices et monitrices. 

Augusta Vidal

Mlle Vidal restera à son poste jusqu'en 1952, l'année où elle prendra sa retraite. (article complet ici)

 

Après 1945, le souvenir de l'héroïque directrice Marie Talet. 

Marie Talet dans son bureau.

Marie Talet est née à Bordeaux en 1884. Elle a assuré la fonction de directrice du collège de jeunes filles de Dinan de 1923 à 1933, et à ce titre elle était également la directrice de l'école primaire Broussais.

Ces années à Dinan ne seront pas faciles car marquées par un conflit ouvert avec le maire de l'époque Michel Geistdoerfer. 

Elle part ensuite diriger, à partir du 1er janvier 1933, le collège de jeunes filles d'Angers  (nommé collège Joachim-du-Bellay en 1934).  C'est là qu'elle est arrêtée  le 5 février 1943 avec l'économe et  4 autres enseignantes qui avaient formé un groupe de résistance. Toutes ces personnes aidaient des réfugiés et des jeunes filles d'origine juive. Déportée au camp de Ravensbrück, elle fait partie d'un groupe avec notamment Emilie Tillon (du groupe du Musée de l'Homme, mère de l'ethnologue Germaine Tillon). Elle meurt le 14 décembre 1944.

La ville d'Angers a honoré sa mémoire en donnant son nom à un groupe scolaire et une avenue.

Et à Dinan? Un premier article apprend le parcours dramatique et héroïque de l'ancienne directrice dans Ouest-France du 24 mai 1945.

Marie Talet 24 mai 1945 Ouest-France

On sait qu'un service religieux fut célébré à la mémoire de Mlle Talet dans l'église Saint-Sauveur en 1945. Le conseil municipal, toutes les sociétés dinannaises, drapeaux en tête, y assistèrent ainsi que les délégations de toutes les écoles laïques et libres. Dans une délibération du conseil municipal en date du 4 juillet 1945, il fut même question que le collège des filles prenne le nom de « Collège Marie Talet ».

Ses qualités étaient enfin reconnues au sein de cette assemblée municipale et le vote fut adopté à l'unanimité: « Vous savez que tout récemment nous avons appris la mort en Allemagne de Mlle Marie Talet, déportée politique, qui a, durant de longues années, dirigé avec autorité et compétence cet établissement. En hommage à sa mémoire et aux idées qu'elle a courageusement manifestées jusqu'au sacrifice de sa vie, nous vous proposons de donner son nom à notre Collège de Jeunes Filles ». L'idée était généreuse et noble mais, en fait, le changement de nom ne se concrétisa pas.

 

Une soixantaine d'années plus tard, en 2017, le collège Broussais de Dinan a donné son nom à la salle de réunion du conseil d'administration.

Salle Marie Talet. Au fond M. Hérissé. Photo RF 2015

 
 

Pour en savoir plus sur Marie Talet, on peut se reporter à un article qui fait état de son passage difficile comme directrice du collège de filles, dans la revue Le Pays de Dinan 2016.

Un autre article beaucoup plus complet lui est consacré dans ce blog avec toute sa carrière à Dinan et des documents historiques sur la résistance et la Déportation, cliquer ici

Ne manquez pas, tout en bas de cet article, une petite anecdote qui réunit Marie Talet et Danièle Mitterrand !


Les années 50-60


Broussais 11 septembre 1952. Ouest-France

 

Peu de noms des enseignantes des années 50 nous sont parvenus, mais on peut citer ceux de Mmes Ménard et Hesry.

1950. Classe de Mme Ménard. Broussais.

1951-1952. Classe de Mme Ménard. Broussais.

1952-1953. Classe de Mme Hesry. Ecole Broussais.



Le collège Broussais en 1962. Collection Musée de Bretagne. Image Heurtier



Années 70. L'école primaire Broussais

On peut considérer que depuis l'origine du collège, les classes élémentaires à Broussais ne formaient pas ce qu'on appelle une école mais étaient de simples classes annexées au collège.

Le statut de l'école va changer dans les années 70.

On apprend que "l'école de filles de la rue Broussais" a remporté la coupe du tournoi de football qui oppose les équipes présentées par les écoles publiques des environs à l'occasion de la Fête de la Jeunesse (19 juin 1971 Ouest-France).

En juin 1971, les inscriptions sont prises pour la rentrée à l'école primaire, "l'entrée se fait par le Lycée de jeunes filles" (9 juin 1971 Ouest-France)

En décembre 1975, "les parents d'élèves de l'école primaire mixte rue Broussais se sont constitués en conseil local de parents d'élèves (fédération Cornec) lors de leur réunion. La présidente élue est Mme Cornu" (Ouest-France 17 décembre 1975).

En 1976-1977, nous en avons deux traces : un document des archives municipales où figure l'école primaire Broussais, en tant que telle et un article de Ouest-France du 13 juin 1976 qui indique que la directrice prend les inscriptions pour les nouveaux élèves mais que "à la rentrée, ce sera le directeur M. Simon, qui se tiendra à la disposition des parents".

En 1976-1977, l'effectif total de l'école primaire Broussais est de 11è élèves pour 5 classes avec 78 filles et 39 garçons. On notre la prédominance des filles alors que les garçons sont majoritaires pour la même année à La Source, à La Garaye et à Honoré-le-Dû (et aux Fontaines la différence est minime)

 

Une extension pour l'école. 1978 

En 1978, la municipalité réalise une extension de l'école avec deux classes, des annexes et des sanitaires. Pour arriver à ce résultat on a transformé un dortoir pour en faire de nouvelles classes.

Cette année-là, les effectifs sont chargés : 128 élèves en primaire et 30 en classe enfantine.

Une classe enfantine accueille des enfants dès l'âge de 4 ans à partir de la rentrée du mois de septembre 1978.

Les contraintes matérielles sont importantes, l'école étant sur plusieurs niveaux. Au rez-de-chaussée, au niveau du billard, sont entreposées les tables et les chaises. Au niveau du primaire, il y a la classe de CE2 et la salle 60. 


Encore au-dessus, se trouve une autre pièce avec le bureau du directeur Bernard Simon et les skis utilisés pour les classes de neige (photo ci-dessous).

Le grenier avec le matériel de ski. Photo RF

 

L'école de la fin des années 70 à la fin des années 90 

Le témoignage de Josette Le Calvez, institutrice à l'école Broussais, nous éclaire sur la vie quotidienne de l'école. Elle y a enseigné de 1979 à 1996.

« J'ai connu l'école Broussais la première fois comme enseignante en 1963, à l'époque où j'ai passé mon C.A.P. J'étais en classe de CM1. La directrice du collège, Mme Pinécart, gérait les classes primaires. On allait chercher notre salaire à l'intendance (C'est l'intendante qui m'a donné la photo de classe en fin d'année).

En 1979, je suis revenue à Broussais pour y enseigner et je suis restée jusqu'à la fermeture de la classe enfantine en 1996.

Pendant 17 ans, j'ai été aidée dans mon travail de tous les jours par Jacqueline Bossard, l'aide maternelle. La classe enfantine se trouvait au premier niveau. On descendait quelques marches pour se retrouver dans le parc qui servait de cour, les grands arbres étaient très beaux. 

Quand il pleuvait, les enfants étaient dans la boue mais par temps sec, ils adoraient jouer à cet endroit. On avait une cloche pour faire rentrer les enfants mais un jour elle a été volée (il reste encore le support de cette cloche). Dans la salle où se trouve le club de billard, on avait notre préau. On pouvait y descendre par un escalier métallique intérieur. C'était bruyant quand les enfants passaient par là. Ce préau était poussiéreux, mal éclairé. Il avait certainement servi autrefois de salle de gymnastique car on voyait toujours des espaliers aux murs. On y faisait aussi nos fêtes de Noël".

 

 

La suppression de l'école maternelle. 1996

En juin 1996, la classe enfantine est fermée. C'est une décision municipale prise dans le cadre d'une vaste restructuration des écoles de Dinan.

Le journal Ouest-France rend compte d'une rentrée bien particulière, celle de septembre 1996 à l'Ecole primaire Broussais (texte ci-dessous) : 
 

"L'école Broussais est dirigée par Bernard Simon depuis vingt ans. Cette rentrée est marquée par la suppression de l'école maternelle. Cette restructuration a été l'occasion de nombreux travaux à Broussais. Désormais, l'entrée de l'école primaire ne se fait plus par celle du collège. Une entrée indépendante a été créée. Le directeur bénéficie maintenant d'un bureau ainsi que les enseignants. L'école Broussais a cinq classes pour 110 élèves. Deux nouveaux enseignants rejoignent l'équipe pédagogique. Il s'agit de Catherine Corvaisier qui prend le CE 2 et Stéphanie Le Peutrec qui prend le CE 1".
 
 
La rentrée 1997 dans la presse
Bernard Simon, 2ème à gauche ; Joël Sequard, 5ème à droite
 
Broussais 1er septembre 1997. Ouest-France.
 

La fermeture complète de l'école. 1999

Après la classe enfantine en 1996, c'est au tour de l'école primaire de fermer en juin 1999.  Le matériel des classes primaires est déménagé vers les Fontaines.

Josette Le Calvez, institutrice à l'école Broussais, où elle a enseigné de 1979 à 1996, nous livre son sentiment sur cette fermeture :

"Peu de temps après la fermeture de l'école, je suis passée dans la rue ; il y avait quelque chose de changé...Ces vieux murs du préau étaient entièrement refaits pour le club de billard. J'enrageais : alors que pendant des années nous avions passé tant de temps avec des vieux murs en ciment, maintenant que l'école n'existait plus, ces locaux étaient rénovés ! "

 

 

 L'école Broussais après sa fermeture

Voici à quoi rassemblait l'école primaire Broussais quinze ans après sa fermeture ! 

Des tables, des chaises dans des locaux mis à la disposition de différentes associations...

Des sanitaires, parfois transformés en placards !

Le grand escalier qui n'a pas bougé !

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Sources

Archives départementales, Cours secondaire et transformation en collège, 1902-1938, dossier 1T 1113

Archives municipales de Dinan.

Bibliothèque municipale de Dinan.

Archives de Ouest-France

L'Eclaireur dinannais, 1er août 1909, 4 septembre 1909, 18 septembre 1909, 30 octobre 1909

Revue mensuelle en ligne, L'enseignement secondaire des jeunes filles. Nomination d'institutrices entre 1907 et 1921

Photographie du collège en 1962, Heurtier, collection Musée de Bretagne, fiche complète en cliquant ici

Entretiens avec Eugène Doublet,  avec Mme Urvoy en 2010, avec Joël Séquard en 2015.

Sur les questions de l'internat : dossier n° 2065, collège de filles, gestion de l’internat. Archives municipales

Le Dinan républicain, 25 août 1938

Remarque : les archives de l'école Broussais semblent avoir disparu au moment du déménagement vers l'école des Fontaines.

 
Pour en savoir plus 
 
Lire Le Pays de Dinan 2022, un article intitulé "Aux sources du collège Broussais de Dinan". Richard Fortat
 

 
Accès aux documents sur cette école (archives municipales, départementales, presse...), cliquer ici

Lien pour accéder au livret de distribution des prix en 1939 pour l'école Broussais, cliquer ici

Lien pour accéder au livret de distribution des prix en 1936, cliquer ici

Lien pour accéder au site "Copains d'avant" Ecole Broussais Dinan, cliquer ici
 
Sur l'éducation des jeunes filles à Dinan, voir aussi l'article sur  L'école primaire supérieure et le texte de Mlle Leclerc'h, en cliquant ici

 
Si vous avez des éléments pour compléter cet article  (photos, témoignages...) merci d'utiliser le formulaire de contact en haut à droite...
 

L'école Broussais de Dinan. Photo R.Fortat.




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Liste (très incomplète) d'enseignant(e)s de l'école Broussais.
Ordre d'arrivée 1914-1999
 

 
Les directrices :
 
Mlle Marie Carnus (Jeanne, Marie, Louise), agrégée (école normale de Sèvres, septembre 1888?) directrice en 1909 du Cours secondaire puis du Collège en 1914, part directrice du collège de Coutances au 1er janvier 1917. Nommée directrice du collège de jeunes filles d'Evreux en 1921 et du Lycée, place Dupont-de-l'Eure,  en 1924.

Mlle Duchâtelet, remplace Mlle Carnus en 1917
 
Mlle Brevet, directrice du collège de filles de Montargis est nommée directrice à Dinan le 1er janvier 1921 et remplace Mlle Duchâtelet. Mais elle part à Toul 1921 !

Mlle Marie Talet, nommée en 1923, départ en janvier 1933.

Mlle Augusta Vidal, célibataire, nommée en janvier 1933. Mme Vidal était directrice du Cours secondaire de Sarrebourg avant d'arriver à Dinan. Elle restera jusqu'en 1952, année où elle prendra sa retraite. Un article complet lui est consacré, cliquer ici

 
 
Les enseignantes :
 
Mlle Bichemin, normalienne, institutrice provisoire
nomination en 1909 (et au moins jusqu'en 1914). Classe élémentaire du Cours secondaire
 
Mlle Turmel, normalienne, institutrice provisoire
1909. Classe élémentaire du Cours secondaire
 
 
Mme Nayel (ou Mayel?) Marie, née Le Coz
1914-1920 Classe primaire. En 1914, la nomination de Mme Nayel à Dinan, en congé, est assortie de la mention "emploi nouveau". En 1919, Mme Nayel obtient un autre congé.

Mlle Habert
1914, est remplacée par Mlle Fournaux.

Mlle Fournaux Marie-Amélie
1914-1918 Classe enfantine, nomination le 26 octobre 1914. Mlle Fournaux était répétitrice au collège d'Arras puis au collège de Saint-Germain-en-Laye avant d'arriver à Dinan.
Elle est ensuite nommée le 1er janvier 1918 au collège de Jeunes Filles d'Avignon.
 
Mme Willard, institutrice (1ère classe) au collège de jeunes filles de Valenciennes, est nommée institutrice (1ère classe) au collège de jeunes filles de Dinan le 1er janvier 1918, en remplacement de Mlle Fournaux qui est nommée à Avignon.

Mme Gillard
1914 Classe enfantine
 
Mlle Habert
1914, remplacée le 1er janvier 1915 par Mlle Fournaux


Mlle Gillaud
1914, cours secondaire
 

Mme Galy
1er janvier 1915, Mme Galy, institutrice au collège de Pamiers est nommée à Dinan
 
Mlle Louise Grare
1917-1919 Classe enfantine, est nommée à Caen en 1919
  
Mme Mathilde Taillefer
1919-1921 Classe enfantine, institutrice qui vient de St Germain des Prés dans le Loiret et remplace Mlle Louise Grare

Mme G. Ragué , répétitrice de collège de jeune filles est nommée
institutrice (6ème classe) au collège de jeunes fillles de Dinan en remplacement de Mme Nayel en congé (1er janvier 1920).
1920-1923 primaire

 
Mme G. Fabre
départ en 1925

Mme J. Ménard
1923 Classe enfantine, jusque dans les années 50

Mme Jeanne Lecomte
année?
 
Mme Laurent

Mme Bréhel ? à vérifier (venant de Pluduno)
directrice, nomination juillet 1930

Mme Hesry
Années 50

Arlette Sommer
en 1967-1968
nommée ensuite à l'école des Fontaines à Dinan le 23 septembre 1968
 
 
Marie Chauvin (venant de Caulnes) CP
en 1968 jusqu'en 1989

Odette Le Forestier
avant 1968

Mlle Gabriellle Labbé
est devenue directrice de l'école primaire quand celle-ci a été indépendante du Lycée de jeunes filles, rue Broussais.

Christine Arribart (était à l'école annexée au collège des garçons jusqu'en 1965 et aux Fontaines en 1967)
après 1968 et avant 1970, CM2 et directrice avant Bernard Simon.


Colette Névo, classe CM1-CM2,
fin des années 60 et années 70 (Mme Névo était en 1966-1967 à l'école Primaire de la Garaye à Dinan)

Lucienne Reverdy (vient de Léhon et remplace Mme Le Forestier)
de 1981 à 1993 (retraite)

Bernard Simon 
En 77 et avant, classe de CM2
direction jusqu'en 1998. Avant M. Simon, il n'y avait pas de maternelle. 

Anne Simon
Arrivée quelques années avant M. Simon, en retraite en septembre 1997, classe de CM1

Marie-Thérèse Chardevel CE2 (à remplacé Mlle Labbé)
1972-1988 (retraite)

Mme Le Calvez
Classe enfantine de 1979 (date de création) jusqu'en 1996, avec Jacqueline Bossard comme aide maternelle.
 
Mme Reverdy
Nomination en septembre 1981, vient de l'école Chauffepieds

Liliane Moizan CE (vient d'Evran)
de 1989 jusqu'en 1996

Joël  Séquard (a remplacé Mme Chardevel)
1988-1999
Directeur de 1998 à 1999
 
Gwenaëlle Grivaud, arrivée en septembre 1997, remplace Anne Simon
 
Stéphanie Le Pentrec, classe de CE1, départ en 1997
 
Véronique Toutain-Roussel, arrivée en septembre 1997
 
 
 

Anecdote

Voici une petite anecdote où l'on va voir que parfois certaines sanctions ont du mal à passer.

A priori, réprimander une élève est quelque chose qui arrive assez souvent dans la vie d'une directrice de collège et d'école. Mais si cette fillette s'appelle Danielle Mitterrand ( à cette époque Danielle Gouze), c'est autre chose ! Surtout quand devenue adulte, elle consigne cette histoire dans un livre de mémoires...

Danielle est née en 1924, elle a 6 ans, et c'est la fille d'Antoine Gouze, le principal du collège des garçons de Dinan, arrivé en 1930. Danielle est scolarisée au collège des filles mais elle va en être renvoyée par la directrice, Marie Talet !

La directrice, cataloguée comme « bigote », est accusée d'avoir privé la fillette d'une récompense (deux bonbons), une manière écrit Danielle Gouze « de manifester sa haine pour les laïcs ».  

Certaine de son bon droit, Danielle veut réparer « cette injustice flagrante». L'enfant décide d'aller se servir elle-même et en met plein ses poches pour en donner à ses camarades. Une fois retrouvée, la coupable est, sur ordre de la directrice, juchée sur une table. Les élèves défilent devant elle.

Danielle Mitterrand n'a pas de mots assez durs pour condamner la directrice : « Son sens du châtiment n'hésita pas à pousser l'humiliation à l'extrême », « les manigances de cette bigote de directrice », « J'en fis une dépression nerveuse à six ans »...

Chacun se fera son idée sur cette affaire et sur l'objectivité de ce témoignage où sous la plume de Danielle Mitterrand, Marie Talet apparaît comme une personne injuste, sectaire et haineuse. Mais l'ensemble de l'existence de Marie Talet invite à une certaine réserve sur ces propos d'enfant vexé par une sanction.

 

Danielle Mitterrand, Le livre de ma mémoire, Jean-Claude Gawsewitch Editeur. 2007






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Lien interne
 
Autre article sur Marie Talet avec des documents historiques sur la Déportation, cliquer ici







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