lundi 15 août 2022

Ecole primaire supérieure annexée au Collège des garçons de Dinan et C.E.G Honoré-le-Dû

 

Ecole primaire supérieure annexée au collège des garçons. Dinan
Rue de Léhon
création en 1833-fin années 60
Ecole publique
 
 
Le Collège d'Enseignement Général (C.E.G) Honoré Le Dû 
années 50 jusqu'à 1966



 

Les Ecoles primaires supérieures (E.P.S) ont été créées le 28 juin 1833 par la loi Guizot pour combler une lacune. En effet, auparavant, les élèves n’avaient le choix qu’entre une scolarité élémentaire sanctionnée par le Certificat d’études ou l’entrée au collège qui conduisait à poursuivre au lycée dans un enseignement classique et des études longues et coûteuses pour les familles.

L'enseignement primaire supérieur a une visée pratique et permet d'envisager l'accès à des emplois administratifs divers.

 

La loi de 1833 oblige toutes les communes de plus de 6000 habitants à ouvrir une Ecole primaire supérieure.

 

A partir de 1909, l’instruction primaire supérieure est donnée dans les Ecoles primaires supérieures ou dans les Cours complémentaires annexés à une école primaire.

 

 

 

 

La création de l'Ecole primaire supérieure à Dinan. 1833

 


L'école primaire supérieure de Dinan a été établie officiellement le 20 juillet 1833, le même jour que l'école mutuelle. Le Conseil municipal doit engager des frais supplémentaires (une somme de mille francs) comme on l'apprend dans une délibération 16 août 1833 : "Une école primaire supérieure, organisée conformément à la loi du 28 juin dernier ayant été annexée au Collège, nécessitera quelques dépenses nouvelles, particulièrement pour l'Enseignement du dessin linéaire."

 

Côté pensionnat, l'école supérieure est annexée au Collège communal ; côté études, elle est séparée. Elle ne concerne que des garçons.

 

Dans la loi du 28 juin 1833, l'instruction supérieure doit inclure de la géométrie, des notions de sciences physiques et d'histoire naturelle, du chant ainsi que de l'histoire-géographie. 

 

L'école regroupe les plus avancés des élèves du primaire et s'inscrit dans la droite ligne du cursus suivi à l'école mutuelle, par contre le nombre de places est très limité (33 élèves en 1835) car le local est petit et les cours ne s'adressent quasiment qu'à des familles ayant les moyens de payer. 

 

Le maire considère d'ailleurs en 1834 que « les places d' élèves gratuits ne doivent être données que comme récompenses à ceux qui se seraient distingués dans les écoles primaires... ». 

Il fixe à 6 le nombre d'élèves gratuits à l'école primaire supérieure et un concours sera organisé pour déterminer quels sont les meilleurs qui les méritent (26 décembre 1834). Il faut dire qu'une instruction plus poussée après le primaire dépendra pendant trop longtemps encore des moyens financiers des familles. 

 


La ville de Dinan est en pointe pour cet enseignement supérieur puisqu'elle est la seule avec Saint-Brieuc à le proposer dans le département des Côtes-du-Nord en 1836. 

 

 

Sur le plan des personnels, en 1835,  l'école est dirigée par M. Quatreboeuf. Mais il a des soucis de discipline comme on l'apprend par cette résolution du Conseil municipal du 10 janvier 1835 :

"Le Conseil considérant que le professeur ne maintient pas dans ses classes le bon ordre nécessaire pour que les enfants puisse profiter de l'instruction.

Considérant que si cet état de choses se prolongeait, la prospérité de l'Ecole serait compromise par la résolution de plusieurs pères de famille de faire sortir leurs enfants, si l'école n'est pas pourvue promptement d'un nouveau professeur.

Considérant que Monsieur Quatre-Boeuf, professeur actuel à l'école primaire supérieure, pourra très bien réussir ailleurs mais n'a pas montré à son début à Dinan assez d'expérience.

Le Conseil est d'avis de ne pas agréer Monsieur Quatre-Boeuf comme professeur communal à l'Ecole primaire supérieure de Dinan."

 

Les autres enseignants dans les premières années de l'Ecole primaire supérieure ont pour noms : Emmanuel Lecuyer (1835), Maudet (1838), Chardon (1849) directeur, Leroux (1855) directeur,  Bazin (1855)... 

Précisons que ce sont des instituteurs qui exercent à l'E.P.S et non des professeurs.  




L'école primaire supérieure en 1852

 

Après avoir été installée rue de l'Horloge, l'école mutuelle de Dinan, sous l'autorité d'Isidore Leyder, déménage en 1841 au sein du collège.

Quartre cours sont dispensés :

la classe mutuelle de M. Nicolas, la classe simultanée de M. Leyder et deux pour les cours supérieurs avec M. Veynard et M. Chardon.

Les programmes des cours supérieurs sont détaillés avec précision :


Ecole supérieure 1ère année de M. Veynard (dans le collège)

Histoire sainte et histoire ancienne : histoire sainte abrégée, quelques notions d'histoire ancienne ; géographie générale des 5 parties du monde ; dessin linéaire : dessin à main levée, puis à la règle et au compas... ; écriture cursive, grosse, moyenne et fine ; français, grammaire, morceaux choisis, exercices d'analyse et d'orthographe ; arithmétique, les 4 opérations fondamentales, le système métrique et les fractions ; chant, exercices théoriques et pratiques ; anglais, grammaire, prononciation et traduction.

 

Ecole supérieure 2ème  année de M. Chardon (dans le collège)

Histoire de France, résumé sur Mérovingiens, Carolingiens, Capétiens et histoire contemporaine ; géographie de la France, de la Bretagne et des Côtes-du-Nord ; français, grammaire, synonymes et homonymes, résumés, compositions simples ; arithmétique, règle de trois, d'intérêt, d'escompte, application de l'arithmétique aux questions pratiques ; géométrie, évaluation des aires et de ses volumes, application sur le terrain ; dessin, esquisses d'objets connus, plan, élévation, coupe ; tenue des livres ; sciences physiques, notions élémentaires de physique et de chimie, histoire naturelle appliquée à l'agriculture, l'industrie et l'hygiène ; chant et 2 heures d'anglais, comme en 1ère année...

 

En 1856, M. Délivré quitte ses fonctions de directeur de l'école supérieure pour devenir inspecteur dans le secteur de Ploërmel dans le Morbihan (cité dans Le bulletin administratif de l'instruction publique 1856, ici)

 

 

 

Le rapport du docteur Ollivier. 1901

 


 

L’école primaire supérieure a malheureusement été supprimée avant 1900. Nous l’apprenons au travers d’un rapport  établi par M. Ollivier à l’occasion du traité décennal qui doit être renégocié entre la Ville et l’Etat.

 

M. Ollivier fait donc le point sur l’avenir du collège des garçons de Dinan et établit des perspectives. Il aborde le sujet de l’enseignement primaire supérieur et en espère le rétablissement. Il va le justifier. M. Ollivier parle des élèves pour lesquels l’enseignement secondaire ne convient  que « très imparfaitement ». Il se demande pourquoi tout le monde devrait apprendre le latin, l’histoire ancienne ou une seconde langue vivante.

« Et voilà pourquoi, l’instituteur du village, consulté par une famille soucieuse de perfectionner les études commencées à l’école primaire élémentaire, n’hésite pas à faire les louanges des écoles primaires supérieures. Alors impuissants, et à regret, nous voyons se diriger sur d’autres centres, une clientèle qui appartient à notre circonscription, et que nous devrions être à même de retenir chez nous. 

D’autres villes que la nôtre réclament une organisation semblable. Morlaix, Fougères, Saint-Servan, sont en instance pour obtenir elles aussi des écoles primaires supérieures annexées à leur collège communal.

Si nous n’y prenions garde, nous verrions ces villes profiter comme d’autres de notre imprévoyance, et détourner à leur profit le drain qui devrait nous alimenter, nous, Dinannais aveuglés…

La clientèle actuelle de notre collège n’est pas composée en majeure partie d’aspirants-bacheliers. Elle renferme beaucoup d’élèves qui nous quitteront si nous n’adaptons pas notre enseignement à leurs aspirations et à leurs besoins, si nous ne faisons pas revivre en le complétant ce que nous avons connu autrefois sous le nom de « Cours spéciaux ».

Si l’enseignement primaire supérieur s’impose pour combler une lacune dans le programme des études, il servira aussi à obtenir un personnel enseignant plus apte à donner aux élèves, la direction qu’ils viennent chercher dans notre établissement

 

Il reste à résoudre le problème des locaux et M. Ollivier évoque « l’énorme préjudice causé au Collège par l’édification malencontreuse de l’école primaire des garçons ». M. Ollivier pense que les trois quarts des élèves migreront vers l’enseignement primaire supérieur si on leur propose cette opportunité.

 

 

Ci-dessous, le plan établi en 1969 par le principal, M. Faure, indique sur la droite l'emplacement de l'E.P.S et de l'ancien mur de séparation entre la cour du collège et celle de l'E.P.S

 

 

Plan du collège.  Extrait de  "Histoire du collège municipal de Dinan" Roger Faure. 1969.


 

 

L'organisation de l'E.P.S dans les années 30

 

 

Bibliothèque de l'Amicale des anciens du collège

 

 

La brochure de présentation du Collège, éditée avant 1933, précise comment les élèves sont admis à l’Ecole primaire supérieure :

« Les élèves pourvus du Certificat d’études primaires y sont reçus à la sortie des classes primaires ou des classes élémentaires des collèges et lycées. Ils y entrent, suivant les cas, soit au Cours préparatoire à l’E.P.S, soit en première année.

Tous les élèves de l’École participent au travail manuel de l’atelier d’ajustage (fer et bois). Cet atelier, dirigé par un mécanicien retraité de la marine et par un maître-menuisier, est très complètement outillé et aménagé ».

 

L’école prépare aux bourses de la Marine, au Brevet élémentaire, au Brevet de l’enseignement primaire supérieur.
Les élèves sortant avec le Brevet élémentaire sont en mesure d’intégrer la classe de seconde en vue de la préparation au Baccalauréat.

Les diplômés de l’E.P.S peuvent se diriger ensuite vers des carrières administratives comme l’École Normale d’instituteurs, les Postes, la Trésorerie générale, les Ponts et Chaussées, le Chemin de fer etc. Les diplômés peuvent aussi se préparer à rentrer dans la Marine en suivant des cours particuliers à cet effet. Il en est de même pour ceux qui envisagent de rentrer dans les industries, le commerce ou l’agriculture.

 

 

Le document  ci-dessous indique les résultats aux différents examens que les élèves pouvaient passer à l'issue de leur scolarité au collège des garçons de Dinan. On y trouve en tête le Certificat d'études primaires supérieur.

Notons comme admis, à l’École normale Jean Urvoy (qui deviendra instituteur puis professeur à l'EPS de Dinan et peintre, portrait complet en cliquant ici). Pour  le Brevet élémentaire, on a  Marie-Ange Tréguy (qui deviendra instituteur à l'école des garçons en 1927) et Henri Yvergniaux (instituteur à Dinan en 1942 après une carrière dans le département).

 

 

Fonds de l'amicale des anciens élèves du collège.

 

 

 


 

La fin de l'E.P.S

 

 

Au niveau national, l'enseignement primaire supérieur est officiellement supprimé en 1941 pour aboutir à la création de "collèges techniques".

Son existence se prolonge malgré tout, en partie, dans le cadre des "Cours complémentaires" et ne disparaît définitivement qu'en 1959. A cette date les Cours complémentaires deviennent des C.E.G (Collège d'Enseignement Généraux).

 

Au collège des garçons de Dinan, l'histoire de l’École primaire supérieure au XXe siècle est encore assez mal connue.

Il reste à établir si cette école a été supprimée conformément aux directives nationales ou non...

 

 

 

 

Le Collège d'Enseignement Général

 

 

 

Les préfabriqués du C.E.G de Dinan. Photo "La lettre du Maire".

 

 

Un C.E.G a pris la suite de l'Ecole primaire supérieure et du Cours complémentaire.


Bien que cet établissement déborde du sujet des écoles primaires, nous en évoquons les grandes lignes car le C.E.G est encadré par une équipe d'instituteurs du primaire et la direction est la même que celle de l'école Honoré-le-Dû.


Autant de bonnes raisons pour profiter du témoignage d'Alain Pastol :

 

"J'ai été nommé au CEG Honoré-Le-Dû en septembre 1962 pour y enseigner le Français et l'Anglais, avec en plus de l'EPS.

Le C.E.G Honoré-Le-Dû, créé dans les années 50 comme Cours Complémentaire, continuait sa progression : 7 classes puis 8 en 1966. 

Sylvain Loguillard en était le Directeur en même temps que de l'école primaire". 

 

 

Les locaux

 

Agrandissement d'une carte postale. Collection Pascal Destouches
   

"L'établissement se situait derrière l'école primaire du même nom et à un niveau inférieur .

Il y avait 7 classes, uniquement de garçons, de 24 à 36 élèves .

5 salles dans des préfabriqués, 2 dans un bâtiment en dur.


Une grande salle servait de classe, de salle de spectacle, et de cinéma pour les scolaires. Elle était appelée la salle Honoré-le- Dû.

 

On avait une petite cour, des sanitaires dans un coin et une entrée par l'impasse Victor Basch. 

 

Dans les classes, c'était encore en partie de grosses tables en bois pour 2 élèves, en partie des plus neuves avec des pieds en tube dans les préfabriqués.

 

Les poêles au charbon étaient allumés à notre arrivée le matin ; mais il était parfois nécessaire d'ouvrir les fenêtres pour combattre la fumée !

Chaque classe avait son estrade, son bureau et son tableau noir. Les enseignants passaient d'une classe à l'autre, souvent avec leur matériel...

Aucun local pour une bibliothèque, pas de bureau, ni de salle des profs , pas d'installations sportives. Une cour se rétrécissant avec l'arrivée de préfabriqués, et pas de préau !

Pas de cantine, et pourtant les élèves venaient des 2 cantons de Dinan". 


 

L'équipe enseignante

 

"L'équipe enseignante était très soudée et l'ambiance du Collège était remarquable. 

 

L'équipe du CEG était composée d'instituteurs qui avaient passé un examen spécial pour devenir Maîtres de CEG puis plus tard PEGC.

Ils enseignaient en général 2 ou 3 matières.

 

L'équipe que j'ai connue au CEG était composée d'Yves Buhan, Jean Bihel, Sylvain Loguillard, Yves Briand, Guy Turmel, Maryvonne Foliard, René Yvergniaux, Claude Doublet, Joël Nicaud , M. Ange Gourgand, et moi Alain Pastol, Daniel Gumiel était Instructeur, il est devenu Conseiller d’Éducation.

 

Je connaissais bien sûr les collègues du Primaire de l'époque : Jean Simon, Jean Auffret, Anne Loguillard, Alexandre Quilgars, Nicole Le Camus, Guy Hervy, Jean Cléach, Albert Heurtaut, Lucien Chauvel, Jean-Pierre Le Camus.


 

Les élèves

 

Certains élèves avaient déjà le Certificat d'Etudes et poursuivaient jusqu'en 3e pour avoir le BEPC. Beaucoup réussissaient, ce qui leur ouvrait des portes intéressantes.

 

Le travail était exigeant, même s'il n'y avait pas de consigne pour sanctionner ; des compositions et un classement existaient. En fin d'année on attribuait des félicitations, des encouragements... et des blâmes, tout le CEG réuni. 

 

 

 

Les activités pédagogiques

 

Le CEG dans son ensemble participait aux fêtes des Ecoles Publiques ; et à la Fête de la Jeunesse du mois de Juin en présentant de grands numéros en même temps que le CEG annexé au lycée de filles.

Le Jeudi était réservé aux rencontres sportives dans le cadre de l'USEP".

 

 


La fin du C.E.G

 

"En 1966 le second cycle du Lycée est parti occuper les nouveaux locaux de la Fontaine des Eaux.

Le premier cycle est resté rue de Léhon, et le CEG Honoré-Le-Dû l'a rejoint, pour former le Collège Vercel".



 

Ci-dessous, en 1962-1963, classe de 5e B d'Alain Pastol, instituteur devenu professeur de C.E.G à Dinan




 

Le saviez-vous?

 

Jean Urvoy en 1961. Site Yves Floch

 

Jean Urvoy (1898-1989) est né à Dinan, le 5 novembre 1898,  élève de l'Ecole primaire supérieure, il rentre à l'Ecole normale de Saint-Brieuc et devient instituteur à Rostrenen pour son premier poste. Mobilisé pendant la Guerre 14-18, il ne rentre dans ses foyers qu'en 1922.

En 1922, il est nommé à l’École primaire supérieure de Dinan, où il enseigne le français, l’histoire et la géographie. Il reprend des cours à la faculté de Rennes et obtient une licence de lettres.

Mobilisé en 1939, il est fait prisonnier et retrouve sa liberté en juin 1940. C'est à cette époque qu'il commence à expérimenter différentes formes artistiques.

Plus tard, en 1965, il fera partie d'un groupe d'artistes appelé "Le groupe des 7". Il est décédé le 21 juillet 1989 et inhumé à Dinan.

(Voir l'article sur le site "Yves Floch et le groupe des 7", en cliquant ici)


 

Un document 

 

Ce diplôme mentionne clairement l'appellation "Collège de Dinan et Ecole Primaire Supérieure", c'est assez rare pour le faire remarquer.

Il a été remis à André Besnier, alors en classe de 9ème pour son Premier Prix au Tableau d'Honneur en 1915.

 




Un instituteur de l'E.P.S 

sur le monument aux morts du collège

 

 

Gaëtan RIVAULT instituteur adjoint délégué à l’EPS de Dinan, né le 17 novembre 1884 à Villedieu-du-Clain (Vienne-86)

Gaëtan Rivault est Mort pour la France le 6 novembre 1914 à Châlons-en-Champagne à l'Hôpital annexe de l'hôpital civil de Châlons-sur-Marne.

Il avait 29 ans, 11 mois et 19 jours... Son nom figure également sur le Monument aux morts de Dinan.

Ouest-Eclair dans son édition du 4 décembre 1914 rapporte qu'il a été cité à l'ordre du Régiment et mentionne les faits suivants :

 "L'adjudant de réserve Rivault est blessé grièvement au combat le 31 octobre, alors qu'il se portait à la tête de sa section, sous un feu violent d'artillerie, à l'attaque des tranchées d'un moulin


Fiche sur le site Mémoire des Hommes

 


Et dans les autres écoles de Dinan préparait-on au Brevet élémentaire dans un Cours supérieur ?

 

Dans ce qui est de nos jours le Collège Broussais de Dinan, on trouvait aussi un Cours supérieur, pour les Jeunes filles (voir l'article consacré à ce sujet en cliquant ici).

 

De son côté, Mlle Leclech a préparé au Brevet élémentaire et à l’École Normale,  jusqu’en 1918 à l'école des filles de La Garaye mais elle a eu le sentiment de n'être pas soutenue. Son engagement pour l'éducation des filles et dans la vie citoyenne (droit de vote des femmes) était connu à Dinan.

Elle avait compris très tôt que le primaire supérieur offrait une préparation à l’entrée à l’école normale d’institutrice ou à la perspective de trouver un travail d’employée. On y donnait un enseignement pratique de comptabilité, des notions d’anglais et de commerce. Si des dons exceptionnels étaient repérés, l’institutrice préparait alors la jeune fille au concours des bourses. Celle-ci couvrait les frais d’étude et la pension.  La réussite à ce concours permettait de poursuivre dans l’enseignement secondaire, ce qui était assez rare. En 1900, sur toute la France, seules, quelques centaines de filles décrochaient leur baccalauréat.

 

1920. Ecole primaire supérieure de jeunes filles d'Angers.

 

Au moment de prendre sa retraite en 1930, Mlle Leclerc'h regrettera  que cette double préparation, qu’elle assurait,  n’ait pas été encouragée et pérennisée.

« Le cours complémentaire que j’avais organisé à Dinan a cependant compté jusqu’à 43 élèves. Mais, hélas ! ce cours ne fut jamais officiellement créé. Il fut au contraire combattu, si bien que de guerre lasse et à bout de forces, je dus abandonner la lutte, à mon grand regret, certes : ce fut un véritable crève-cœur pour moi de renoncer à une tâche, bien lourde pourtant, mais que je sentais bien utile. Et elle l’était, puisque les jeunes filles des familles peu fortunées pouvaient gratuitement continuer leurs études. Et il m’a toujours paru déplorable au point de vue laïque que personne à Dinan, depuis que j’ai été forcé d’y renoncer, n’ait jamais présenté une élève au concours d’admission à l’École Normale. » (Archives départementales. Dossier personnel de Mlle Leclerc'h)

 

Mlle Leclerc'h

 
 
Sources 
 
 
Institut Français de l’Éducation, article sur l'E.P.S cliquer ici
 
Fonds de l'Amicale des anciens élèves du collège de garçons de Dinan. Bibliothèque municipale de Dinan
 
 

Plan du collège Roger Vercel.  Extrait de  "Histoire du collège municipal de Dinan" Roger Faure. 1969.

 

Témoignage d'Alain Pastol 



Prolongements

 

L'histoire de l'école mutuelle de Dinan, cliquer ici

 

L'histoire du Cours supérieur pour les jeunes filles, devenu collège Broussais, cliquer ici

 
 
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