1906-1981
École privée catholique
Comme on peut le remarquer, le mur qui séparait les deux établissements (Duguesclin et Cordeliers) a été abattu et les locaux servent maintenant de salles de sport et de foyer aux élèves. On voit sur la photo ci-dessus un grand terrain de sport où il y avait la cour et le mur autrefois.
Il y avait aussi deux classes à l'arrière de ce bâtiment auxquelles on accédait par la porte situé sur la gauche des bâtiments.
Les Frères de l'Instruction chrétienne installés dans leur immeuble proche de la place Saint-Sauveur, sont expulsés en 1905 et se replient en 1905-1906 au fond de l'impasse de la Garaye, dans ce qu'on appelait « Le patronage Duguesclin », d'où le nom donné à l'école.
En 1906, la querelle scolaire était vive et le journal l'Union malouine et dinannaise ne manquait pas d'affirmer : "L'ouverture de cette école est pour les catholiques persécutés une consolation et une espérance".
22 août 1924. Ouest-Eclair |
L'école Duguesclin dans les années 30
Sur une photo aérienne, datée de 1930, on comprend mieux la très forte densité d'écoles dans ce petit secteur.
Ainsi, peut situer 4 écoles à partir du bas de l'image : 1 L'école Duguesclin (Privée), 2 L'école Notre-Dame (Privée), 3 L'école primaire de La Garaye (Publique), 4 L'école maternelle de La Garaye (Publique).
1930. Vue aérienne. Site des anciens de St Michel en Priziac |
8 août 1930. Union malouine et dinannaise |
Les 18 et 19 octobre 1930 se tient la kermesse des écoles catholiques qui regroupe tous les établissements. C'est la première kermesse du diocèse des Côtes-du-Nord. Elle se déroule à Dinan, sous la présidence de monseigneur Serrand, dans l'établissement des Salésiens, rue Beaumanoir.
On y trouve "des attractions multiples : bazar, foire bretonne, ferme bretonne." (Le Républicain, 9 octobre 1930)
Ci-dessous, une photo de classe prise autour de 1930. Michel Lebreton, né en 1922 est en haut, le deuxième en partant de la droite avec un manteau gris. Le jeune enseignant reste à identifier...
Photo publiée par Paul Leroux dans "Le Pays de Dinan d'autrefois". Janvier 2024 |
Prix et récompenses, années 30
Les prix sont propres à chaque école mais "les certificats officiels" récompensent les élèves admis au Certificat d'Etudes primaires, un examen qui avait une grande valeur à cette époque.
1932 5 août Union malouine et dinannaise |
1934 20 juillet Union malouine et dinannaise |
1934 suite |
1936 |
1936 |
1937 |
1937 suite |
1938 |
1939 |
1939 |
Les années 40
Les frères n'ont plus d'internat mais ils resteront sur le site jusqu'en 1947. En 1943, l'école Duguesclin scolarise 165 garçons et l'école du Sacré-Coeur 118 filles.
Archives municipales de Dinan. Photo RF |
Le départ des Frères de Ploërmel. 1947
Les Frères de l'Instruction chrétienne ont de plus en plus de mal à recruter. C'est cette raison qui les conduit à quitter la ville de Dinan en 1947, "une décision que les catholiques dinannais vont douloureusement ressentir" écrit le journal Ouest-France dans son édition du 23 septembre 1947, avant de poursuivre :
"L'école primaire libre de garçons de Dinan n'en continue pas moins son existence. La rentrée aura lieu le 3 octobre 47, avec le concours de laïcs de valeur qui assureront la marche de quatre classes."
L'école Duguesclin n'est pas la seule concernée par cette décision, d'autres villes en Bretagne vont voir les Frères les quitter et être remplacés par des laïcs.
23 juillet 1951. Ouest-France |
Paroles d'ancien élève
"Dans les années 50, monsieur Frostin arrivait le matin dans une voiturette à pédales en bois avec chapeau et cravate avant d’enfiler sa blouse grise".
Yves de Bricourt dans le forum "Le Pays de Dinan d'autrefois", mars 2022
A partir des années 60-70
Bien plus tard, sous la direction de M. Le Tallec, l'école scolarise 200 élèves.
M. Le Tallec avait la classe des plus grands (classe de 7e et Certificat d'études) qui jouaient dans leur propre cour jouxtant la salle de la Beaumanoir. D'autres, comme ceux de Mme Pitard ou de Mme Frelot jouaient dans une petite cour intérieure dans les Cordeliers.
D'anciennes élèves se souviennent que les ballons qui passaient le mur du fond de la cour revenaient crevés bien souvent.
Yves et Gilles Floury sont passés dans la classe de leur père, Eugène Floury. Ils se rappellent qu'à Duguesclin on ne parlait pas de classe de CM2 ou de CM1 mais de 7e et 8e.
Ils n'ont pas oublié également qu'une petite révolution s'est déroulée en 1966 : " C’est dans la classe de M. Le Tallec, en 1966, que nous avons reçu notre premier stylo Bic distribué de façon cérémoniale. Fini les encrier les tâches et les plumes Sergent Major!"
En 1969, deux nouvelles classes augmentent les capacités d'accueil. En 1970, la mixité généralisée est introduite dans les classes mais des filles étaient déjà présentes depuis des années.
M. Floury va diriger ensuite l'école Duguesclin de septembre 1973 (au départ de M. Le Tallec) jusqu'en juin 1981.
Dans les années 70, les élèves avaient des cours de chants dans les classes de M. Rotter qui jouait de l'harmonium.
Le départ à la retraite du Directeur M. Lucien Le Tallec en 1973
La photo ci-dessus a été prise lors de l’assemblée générale de l’A.P.E.L (compte-rendu dans Ouest-France du 30 novembre 1972).
M. Basset, vice-président de l’A.P.E.L de l’école Duguesclin a rappelé à cette occasion que M. Le Tallec professe depuis 25 ans à l’école Duguesclin « avec le dévouement et la compétence que tous lui connaissent ». En son nom personnel, puisqu’il a été un de ses premiers élèves, et au nom de toute l’assistance, M. Basset lui exprima sa reconnaissance et ses sincères remerciements.
C'était un avant-goût de ce qui se préparait pour l'année 73.
14 juin 1973. Ouest-France |
En effet, en 1973 toute l'école a fêté le départ à la retraite du Directeur M Le Tallec, dans la salle
de la Beaumanoir.
Les manifestations qui ont
accompagné ce départ en retraite ont été exceptionnelles, comme l'a été
le dévouement de M. Le Tallec.
Le
dimanche 17 juin 1973, le programme de la cérémonie d’hommage à M. Le Tallec était le suivant :
10h30 : messe d’action de grâces célébrée à la chapelle des Cordeliers
11h30 : remise de la médaille de la Reconnaissance diocésaine à M. Le Tallec, par le chanoine Le Bourhis, à la salle des Fêtes des Cordeliers.
15h : séance récréative donnée par les enfants des écoles, à la salle Beaumanoir.
Mais il a peut-être été question d'un faux départ en retraite car d'anciens élèves affirment l'avoir eu comme instituteur en 1976 !
Fête pour M. Le Tallec. Ouest-France 20 juin 1973 |
Et les hommages n'étaient pas terminés ! Plus tard, en 1976, au cours de l'assemblée générale de rentrée des parents d'élèves, M. Floury a demandé aux parents présents d'accepter la nomination de M. Le Tallec comme directeur honoraire "pour les 29 années passées à la direction de l'école Duguesclin" (Ouest-France du 29 octobre 1976).
Les années 80
En septembre 1980 l'école ne comporte plus que deux classes de Cours moyen (Mme Janvier seconde M. Floury).
La classe de M. Floury est alors juste à côté de son bureau et celle de Mme Janvier dans le bâtiment derrière. La cour donne une impression de vide pour le peu d'élèves qui reste !
Dans un article du 10 novembre 80, M. Floury s'adressant aux parents d'élèves "évoque le calme de l'école réduite à deux classes après le départ de quatre classes pour Sainte-Croix". L'association de parents renouvelle le bureau de l'association avec à sa tête Mme Nivol, aidée par Mme Verdière, Mme Goger et M. Laffiche.
En 1981, l'école Duguesclin, dirigée par M. Floury accueille 51 enfants seulement, alors qu'à Sainte-Croix il y en a 274.
Les écoles catholiques réunies à Sainte-Croix. 3 février 1981 Ouest-France |
Dans un article daté du 2 juillet 1981, la presse locale se fait l'écho d'une cérémonie où M. Floury, directeur de l'école Duguesclin, est décoré des Palmes académiques par le sous-préfet M. Gat.
M. Rotter est également décoré de la médaille du mérite diocésain à l'occasion de son départ en retraite. M. Rotter enseigna à Dinan à partir de 1963 aux Cordeliers, à Duguesclin et enfin à Sainte-Croix.
2 juillet 1981. Ouest-France |
La fin de l'école Duguesclin. 1982
Au début de l'année 1982, toutes les écoles catholiques de Dinan sont rassemblées pour un après-midi festif. Les écoles font bloc pour "exprimer leur attachement à l'école de leur choix". Cela s'explique car on est alors en plein débat sur la nationalisation de l'enseignement privé promis par le Président François Mitterrand, élu en 1981.
2 février 1982 Ouest-France |
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Fête Sacré-Coeur et Duguesclin. 14 juin 1982 Ouest-France |
A la fin de l'année scolaire 1981-1982, au départ du directeur, les dernières classes présentes sur le site de Duguesclin partent sur le site de Sainte-Croix, une école ouverte en 1977.
Le nom d'école Duguesclin ne disparait pas mais sur la commune de Léhon, proche de La Nourais.
Pour la rentrée 1984, l'école Duguesclin est toujours associée à Dinan comme on le voit ci-dessous avec la liste des 4 écoles privées de Dinan où on peut inscrire ses enfants.
En septembre 1984, Marc Le Duc, rédacteur de Ouest-France écrit : "L'école Duguesclin n'est pas vraiment une création. Elle existait déjà en centre-ville, dans des bâtiments vétustes. Le contrat a été transféré à Léhon. Cette école accueille une maternelle, une classe de Cp et une classe de Ce-Cm. Pour la rentrée, seules deux classes étaient prévues. Devant le nombre d'inscriptions (62), les responsables ont ouvert la 3e classe... A Duguesclin, les fermetures de classes ne devraient pas être au programme des années à venir..."
8 septembre 1984. Ouest-France |
Depuis le premier janvier 2021 l'école Duguesclin (226 élèves) a rejoint le groupe scolaire des Cordeliers dans le grand plan de fusion opéré dans l'enseignement catholique.
Philippe Gerbel, Agnès Briend la directrice de l'école Duguesclin, Christophe Ragot. Photo Ouest-France |
Boite à souvenirs
Loïc-René Vilbert a écrit un fascicule sur l'histoire des écoles catholiques primaires et maternelle de Dinan. Mais il s'est aussi autorisé à livrer un témoignage plus personnel sur ses années passées à l'école Duguesclin :"Quatre années sous la férule de Mmes Chabot et
Rabot, de MM Le Hô, Floury et du directeur, M. Le Tallec. Le souvenir d’une école
où on ne transigeait pas sur le travail à accomplir.
Témoignage
Dominique Basset, élève à l’école Duguesclin de 1968 à 1972 raconte : « Mes enseignants ont été successivement Mme Le Hô (CE1 1968-69), M. Le Hô (CE2 1969-70), M. Floury (CM1 1970-71) et M. Le Tallec (CM2 1971-72). En 1971-72, les CM2 étaient dans les 2 classes préfabriquées derrière le bâtiment principal (voir la photo ci-dessous).
Y enseignaient M. Le Tallec et Mme Janvier. L'innovation
venait du fait que chaque classe de CM2 avait son instituteur (M. Le
Tallec pour ce qui me concerne), mais que pour nous préparer aux
changements de professeur en 6ème, Mme Janvier venait nous faire les
mathématiques. Je n'ai pas vu dans ces années-là d'autres instituteurs.
Par exemple, il n'y avait pas de CP à Duguesclin entre 1968 et 1972 (Mme
Chabot était déjà au Sacré-Coeur). Je n'ai pas connu non plus de Mme Rabot à
Duguesclin ».
Classe de Mme Janvier, Ecole Duguesclin Dinan. Photo Cavan |
Photo de classe Ecole Duguesclin Dinan. M. Floury (photo Cavan ) |
Paroles d’ancien élève
Extrait
« J'ai
fréquenté cette école entre 1954 et 1960, et j'ai eu pour instituteur Mmes Chabot, Rabot, et MM. Le Hô, Floury et Le Tallec. Que de souvenirs en voyant cette photo. Des jeux endiablés à la récréation, des blouses déchirées. Le midi, je prenais les repas à Sainte-Croix, demi-pensionnaire, habitant Quévert ».
Jean-Pierre Buet
Jean-Pierre Buet a bien voulu prendre le temps d'écrire plus longuement les bons et moins bons souvenirs qu'il conserve de l'école Duguesclin. Pour lire son témoignage complet, cliquer ici
Lien pour accéder à des documents sur l'école Duguesclin de Dinan
Lien pour accéder au site "Copains d'avant" Ecole Duguesclin Dinan
Le bâtiment le plus à l'ouest de l'école Duguesclin de Dinan, autrefois logement des instituteurs. (photo R.Fortat) |
Le bâtiment le plus à l'ouest de l'école Duguesclin de Dinan sous un autre angle visible du numéro 22 de la rue de la Garaye (photo R.Fortat) |
Le bâtiment à gauche est celui de l'école Duguesclin de Dinan. On pouvait accéder à l'école au bout de cette impasse, l'impasse de la Garaye (photo R.Fortat) |
Livre disponible pour consultation à la bibliothèque de Dinan. |
Site Généanet, fiche sur René Le Hô, cliquer ici
Site Généanet, fiche Eugène Floury, cliquer ici
Site des anciens de Saint-Michel-en-Priziac, cliquer ici
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Lucien Joseph Jean-Marie Le Tallec est né le 19 janvier 1912 à Plourhan, dans une famille où le père était laboureur.
Il se marie le 28 décembre 1943 à Plourhan avec Andrée Domalain (née le 5 octobre 1919 à Plourhan). Le couple aura 4 enfants : Rémi, Denis, Dominique et Blandine.
En 1936, M. Le Tallec est instituteur à l'école privée du Sacré-Coeur à Lamballe. Après une très longue carrière comme directeur de l'école Duguesclin à Dinan de 1947 à 1973, Lucien Le Tallec a été nommé Chevalier des Palmes académiques.
La famille Le Tallec habitait à Dinan dans le lotissement Clair Logis, allée des Roses. Lucien Le Tallec est décédé le mercredi 23 février 2005 à Dinan alors qu'il venait d'entrer dans sa 94e année et son épouse, un peu plus tard, le 28 septembre 2007.
Puis elle est renommée à l'école Duguesclin de Dinan et y restera 22 ans (en classe de CE1). Elle prend sa retraite en 1980. A cette occasion, au mois de novembre 1980, lors de la cérémonie de départ en retraite de Mme Le Hô, l’abbé Le Péchon, inspecteur diocésain de l’Enseignement catholique rappela que « Mme Le Hô avait enseigné à une époque où les écoles catholiques vivaient dans la pauvreté et que la communauté toute entière lui devait un grand merci. »
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Enfin, la photo illustrant cet article du 4 janvier 1971 présente 8 personnages adultes et deux enfants. Savez-vous qui ils sont ?
Il y avait aussi Madame Le Ho qui était mon institutrice de CM2 en 1978-79.
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