mardi 3 janvier 2023

L' école des Frères de l'Instruction chrétienne à Dinan. J.M de La Mennais

 
Ecole des frères de l'Instruction chrétienne. Dinan
Rue Chauffepieds
Création 1819, fermeture 1903
Ecole privée catholique

 

 

Jean-Marie de La Mennais (né en 1780 à Saint Malo) cherchera à donner une éducation de qualité dans le respect de la foi catholique. Ce personnage important de l'époque est intimement lié au développement des écoles à Dinan. 

 

Vitrail St Sauveur Dinan

 

 

 

L’installation des frères de l'Instruction chrétienne à Dinan

 

Jean-Marie de La Mennais fonde l'œuvre des frères de l'Instruction chrétienne à Saint Brieuc en 1819. 

 


 

 

Rapidement, les Frères Charles, Gabriel et André s'installent à Dinan. Puis en 1820, le frère Paul remplace le frère André et avec quelques élèves occupent un bâtiment dans l'ancien hôpital des Incurables, devenu plus tard la Mairie. (1)

 

 

J-M de La Mennais et ses élèves. Vitrail à la basilique St Sauveur

 

Depuis l'ordonnance royale du 29 février 1816 chargée d'encadrer les obligations des municipalités en matière d'éducation, la part belle est donnée au clergé. La ville de Dinan est dans le ton lorsqu'en 1823 elle finance largement les Frères (1350 francs contre 200 francs à l'instituteur). 

 

La commission municipale profite même de ce bilan financier pour adresser des compliments à cette institution : « La commission trouve dans les frères actuels toutes les garanties désirables. Elle trouve avantageux le mode simultané d'instruction qu'ils pratiquent. »

 

Les élus ont quelques suggestions pour améliorer la qualité de l'enseignement car cette méthode ne semble pas bien adaptée en raison du grand nombre d'enfants dans les classes. Le système dit de Lancaster semble avoir ses faveurs. Il est aussi proposé d'utiliser le système d'écriture américaine (méthode Carstairs et Bernardet) qui a été expérimenté avec succès par un professeur à Dinan. 

La commission se garde de présenter ces remarques comme des critiques mais parce qu'elle les croit utiles et qu' « elles ne pourraient qu'augmenter la reconnaissance publique envers les frères ». Elle voudrait que « tout ce qui est bien, ce qui est mieux, vint des frères et alla au devant de toute concurrence ».

 

 

J.M de La Mennais

 

 

La construction d'un bâtiment pour l’école

 

Les soucis des Frères semblent surtout être du côté des conditions matérielles qui sont difficiles. 

 

Heureusement une maison est enfin trouvée avec celle dite du prieuré St Sauveur  près de l'église du même nom, à l'emplacement actuel du foyer Yves Blanchot. Elle est achetée en 1831 par Jean-Marie Robert de La Mennais et les Frères y resteront jusqu'en 1903.

 

M. de La Mennais profite du grand terrain de cette propriété pour faire édifier un imposant bâtiment susceptible de recevoir un grand nombre d'élèves (430 garçons en 1835).

 

L'inscription sur une pierre de la maison de retraite, toujours visible de la rue Chauffepieds, porte la date de 1836 et peut nous induire en erreur. Mais il faut retenir que les Frères s'y installent bien en septembre 1833. M. de La Mennais s'occupe des moindres détails : au mois d'août, il demande au maire de transférer dans ses nouveaux locaux le fourneau en pierre et le couronnement en fer qu'il avait fait installer à ses frais.

 

 

Les deux photos ci-dessous montrent l'entrée de la propriété des frères rue Chauffepieds. La première date des années 60-70 et la deuxième de 2015.

 

 

L'immeuble des Frères. Photo Loïc René Vilbert


2015. L'immeuble des Frères remplacé par la résidence Yves Blanchot. Photo RF

 

 

 

Les Frères de l'Instruction chrétienne en Bretagne

 

 

Mais J.M de La Mennais parcourt aussi inlassablement la Bretagne, ouvre des écoles, règle les problèmes matériels, s'occupe de placer les frères où c'est nécessaire, apaise les querelles, s'occupe de trouver des livres pour la distribution des prix, se soucie de la santé des frères...

 

Il n'y a pas qu'à Dinan qu'il faut s'activer pendant cette année 1833. Le 17 mars, répondant au curé d'Herbignac (Morbihan) qu'il a aidé pour son école, J.M de La Mennais lui écrit : « Je ne sais plus où trouver des frères pour en donner à tous ceux qui en désirent : je viens d'enregistrer la 56ème demande : heureusement qu'en voyageant dans les Côtes-du-Nord, j'ai recruté 21 novices : c'est un excellent coup de filet. »
 

Frère de la doctrine chrétienne

 

Cinquante deux établissements sont en fonction dans le département des Côtes-du-Nord, quatre-vingt dix huit en tout, cent cinquante classes, 10 220 élèves. (Dans le pays de Dinan, les écoles ouvertes en 1833 sont celles de Pleudihen, St. Solen, Plouër, Corseul, Plouasne, Créhen, Nazareth (Plancoët), Matignon, Henanbihen, Ploubalay, Plenée-Jugon, Broons).

 

Ces écoles sont aussi appelées « Ecole des frères de la doctrine chrétienne ». 

 


 

 

 

 

 

La progression de l’école à Dinan

 

A Dinan, l'école passe en un an de 3 à 5 classes. C'est l'abbé Julien Houët qui coordonne les affaires à Dinan car J.M la Mennais est souvent en voyage. Le frère Paul (Mathurin Guyot) est le directeur, assisté par quatre frères. 

 

Acte de décès de Mathurin Guyot. Archives municipales de Dinan

 

Nous avons ainsi les noms de plusieurs d'entre eux pour les premières années de l'école : 

André (1ère classe), Julien-Marie (2ème classe), Onézime (3ème classe) et Rodolphe (4ème classe). Les abbés Chevalier, Levoyer et Mermet ont aussi été les pionniers de cette institution. (2) 

Les plus jeunes enfants de deux à six ans sont accueillis dans des salles d'asile qui ont surtout  une fonction de garderie. Le frère Elie (François Mahé) qui dirigeait l'école de Matignon arrive en décembre 1834 à Dinan.

 

 

 

 

Une école primaire supérieure

 

Cette école cherche à évoluer et en 1835 un prospectus annonce l'ouverture d'une école primaire supérieure afin de continuer de former les élèves qui sortent du primaire. Les programmes sont ambitieux : sciences mathématiques et physiques, histoire, grammaire, composition littéraire, langues étrangères, musique, dessin académique...

 


 

 

En novembre il y a déjà 44 pensionnaires, c'est un succès. Le 13 mars 1836, J.M de la Mennais peut écrire fièrement : 

 

« L'établissement de Dinan ne va que trop bien, puis qu'il n'y reste pas un seul lit à donner : il faut bâtir, et encore bâtir, car tout annonce qu'il se présentera aux vacances prochaines beaucoup d'élèves nouveaux : je suis lassé pourtant de manier la coûteuse truelle ! - Nos cours vont à merveille ;  c'est quelque chose d'unique dans son genre ». 

 

La concurrence ne lui fait pas peur et, dans un courrier au vicaire de Bordeaux le 23 mai 1836,  il n'hésite pas à affirmer : 

« Les écoles laïques sont déplorables, à très peu d'exceptions près. » 

 

Tout semble aller à merveille : « A Dinan, par exemple, nous avons 5 classes : deux absolument gratuites ;  trois payantes : les pensionnaires sont au nombre de 60 et quelques et ce nombre augmentera l'année prochaine ; 

je ne doute pas qu'il ne s'élèvera a 100 pensionnaires à pension complète quand j'aurai achevé la nouvelle maison que je bâtis en ce moment : nous avons en outre, environ 150 autres enfants à la retenue dans les classes payantes, et 200 ne payent rien du tout. 

Il résulte de là que nous donnons l'éducation chrétienne à tous les enfants, sans exception, à quelqu'ordre de la société qu'ils appartiennent, même à l'ordre le plus élevé, ce qui est un grand bien en soi, et ce qui est pour nous une ressource précieuse : mais, il faut pour cela que l'instruction soit élevée, et vous pourrez juger de ce qu'elle est à Dinan par le Prospectus de cette maison... »   

 

 

J.M de La Mennais

 

 

Des hauts et des bas

 

Le 15 septembre 1836, J.M de la Mennais écrit au ministre de l'Instruction publique pour faire le point sur le lien entre l'école primaire et l'école supérieure. Il s'appuie sur son expérience de Dinan : 

« Les bâtiments que j'ai construits pour y placer les deux écoles, de manière qu'elles soient unies (sans) être confondues, m'ont coûté plus de cent mille francs. J'y ai, dans ce moment, 450 élèves et 16 maîtres [...] Ce premier essai, quoiqu'encore incomplet, m'a encouragé, et je me suis empressé de fonder un autre établissement du même genre dans le Morbihan ».

 

Tout a l'air de sourire à J.M de la Mennais. Il se met en tête d'ouvrir un collège pour prendre la place de l'existant bien moribond. Il y est aussi poussé par certains membres de la municipalité. Mais l'évêque, le maire et la presse locale s'en mêlent... 

 

A la fin de l'année 1837, le projet est enterré et l'abbé voit tout en noir : 

« Le Collège universitaire sera rétabli, l'externat des Cordeliers sera fermé, l'établissement des frères tombera, les Ursulines seront poursuivies avec plus d'ardeur que jamais par la Ville, &c. Ô, mon Dieu, que de ruines ! 

Quand je retirerai les frères de Dinan, ce sera un autre éclat : je le retarderai le plus possible, mais je ne vois aucun moyen de l'éviter [...] Jusqu'ici, la maison des frères s'est soutenue par son pensionnat ; mais le pensionnat n'a été un peu nombreux (60), que parce qu'on y donnait des leçons individuelles de latin : retranchez ces leçons, et un tiers des pensionnaires se retirent, tout est désorganisé et tout croule.  

Comment pourrais-je avec les seuls revenus des classes primaires, privé de tout autre secours, comme je le suis et le serai, entretenir les bâtiments, payer les impôts, nourrir, habiller les frères, et de plus supporter les pertes qui vont résulter pour moi de tout ceci ! ». (3)  

 


 

 

Un nouveau projet

 

Mais si la structure d'un collège crée la polémique en 1837, dix ans plus tard, en 1847, le maire de Dinan, M. Lecomte a un nouveau projet. Il crée un Asile supérieur pour les garçons, et la direction est confiée aux Frères des Écoles Chrétiennes (celui pour les filles est dirigé  par les Sœurs de la Sagesse). Dans cette période, le département des Côtes-du-Nord est une terre particulièrement favorable pour les Frères qui dirigent 30 % des écoles communales en 1852. (21)

 

Les élèves resteront toujours nombreux dans cette école des Frères, leur nombre atteint par exemple 175 en 1883, 260 enfants encadrés par 9 Frères en 1901. Les internes sont accueillis même à l'âge du primaire. On compte vingt internes de moins de 13 ans sur 38 pensionnaires en 1856.

 

Liste 1887. Archives municipales

 


C'est le Frère Ferréol Joseph qui est le directeur avant 1900. Il quitte Dinan en août 1901 pour Saint-Hélier à Jersey et il est remplacé par le Frère Alexandre.
 
 
15 août 1901. L'éclaireur dinannais

 

 

 

Les lois sur la laïcisation de l’enseignement

 

 

L'école des Frères doit être fermée en août 1903 suivant les nouvelles lois en vigueur sur l'éducation. C'est une longue période de troubles qui s'ouvre à Dinan.

 

L’Eclaireur dinannais daté du 22 mars 1903 apprend à ses lecteurs que « le  vote  émis à la Chambre frappe cruellement notre département. Il atteint  les Frères de l’Instruction chrétienne de Ploërmel, dits de M. de La Mennais, qui ont 66 écoles libres…». Suit une longue liste d’écoles qui vont fermer.

 


 

Au mois d'avril la gendarmerie présente les premiers documents de cette procédure au directeur de l'école.

 


26 avril 1903. L'éclaireur dinannais

 



L'application de différents textes de lois visant à limiter l'influence de l'enseignement religieux donne lieu à l'expulsion des Frères en septembre 1903. 

 

Des incidents graves se produisent au moment où un juge vient dresser l'inventaire des meubles et mobiliers de l'immeuble. Des manifestants s'opposent, des coups sont portés et trois manifestants sont arrêtés puis plus tard conduits de la prison au tribunal les menottes aux mains...

 

 

Dans L’Eclaireur dinannais du 13 septembre, la description de l’expulsion est d’une rare violence : un coup de masse est donné dans le portail, les portes sont enfoncées, le directeur est jeté dehors, la porte où sont réfugiés deux instituteurs est démolie, ils sont poussés dans l’escalier, l’un est giflé et insulté.

 

Un autre récit fait état d’une foule nombreuse stationnant autour de l’école et dans la cour  « une centaine de personnes décidées à s’opposer à l’envahissement » par les forces de l’ordre…

« Un ouvrier serrurier a été requis pour ouvrir la porte d’entrée mais la foule le menace et l’empêche d’accomplir la sale besogne qu’il était forcé de faire ; ses clefs sont lancées par dessus la grille et il reçoit une volée de coups de bâtons. 

Les agents perdent alors la tête et bousculent les manifestants qui se trouvent dans la première cour »… Plusieurs manifestants sont conduits au poste de police. Pendant ce temps « la foule massée derrière la grille reste menaçante…Le commissaire de Police fait les trois sommations d’usage ; mais on ne l’écoute pas, on crie « Liberté ! Vive les Frères » »

 

Louis Giblat écrit un article enflammé dans l’Eclaireur dinannais du jeudi  8 octobre 1903 où il s’adresse à ceux qui ont justifié l’expulsion des Frères :

 

« Rien ne justifie l’expulsion des Frères sécularisés de Dinan.
 

Par conséquent le peuple a eu raison de protester, de s’opposer, autant qu’il lui est possible, à l’introduction des usurpateurs dans un local où leur présence constituait une infraction à la loi.

 

Et ce peuple se serait fait tuer sur place plutôt que de céder, ce peuple aurait frappé, ce peuple aurait recouru aux moyens extrêmes, se faisant ainsi le défenseur des droits de la propriété, vous les voleurs, vous les cambrioleurs, vous la force, vous pouviez l’exterminer ; mais il vous était interdit de parler à ce peuple et d’agir contre lui au nom de la loi.


Les élections viendront, les idées vaincront les mots et la loi dont vous vous êtes parés sera votre propre condamnation.
 »

 

 

Mais cette agitation ne changera rien et après leur l'expulsion, la congrégation trouve une solution de repli. C'est la création de l'école Duguesclin en 1905. Cette école subsistera jusqu'en 1947. 

L'école Chauffepieds est installée dans les anciens bâtiments des Frères.

 

26 octobre 1905. L'Union libérale

 

Conclusion

 

La congrégation aura marqué de son empreinte l’enseignement primaire catholique des garçons de Dinan.

Elle aura aussi occupé différents lieux à Dinan : les Cordeliers (juin à août  1819),  les dépendances du presbytère St Malo (1819-1820), l'ancien hospice des Incurables (1820-1833), le bâtiment construit dans l'enclos de l'ancien prieuré St Sauveur (1833-1903) et l’école Duguesclin.

 

 

Objets personnels de J.M de La Mennais. Exposition au diocèse de St Brieuc

 

 

Notes

 

1. L. Odorici Recherches sur Dinan et ses environs..

 

2. L.R Vilbert, Les écoles catholiques de Dinan

 

3. Lettre du 24 octobre 1837

 

4. Gilbert Nicolas, Instituteurs entre politique et religion, page 172

 

 

 
 
 
Un élève qui deviendra célèbre
 
 
Jean-Louis Caharel (1852-1913) est né à Dinan le 8 octobre 1852. Il effectue sa scolarité primaire à l'école des frères puis rentre aux Cordeliers, intègre le grand Séminaire à St Brieuc et il est ordonné prêtre en 1876.
Après des études à Rome il devient vicaire de la cathédrale de St Brieuc en 1885 puis directeur du grand Séminaire en 1887. 
En 1890, il est choisi comme secrétaire de la Société historique des Côtes-du-Nord. 
(Extraits de La Bretagne. dictionnaire du monde religieux dans la France contemporaine. Institut culturel de Bretagne)
 
 
 
 
Sources 

 

Archives municipales de Dinan : dossiers 1718, 1729, 1738, 2051, 2058, 2062

 

Archives départementales : dossiers 1 T 173, 178, 179 (créations d'écoles), 1092 (plans), 1 Z 123 Fonds de la sous-préfecture de Dinan, affaires scolaires.

 

 
L'éclaireur dinannais, bibliothèque municipale de Dinan


Odorici Luigi. Recherches sur Dinan et ses environs, page 467.

 

 

Correspondance générale de Jean-Marie de La Mennais, 1833-1837. Textes réunis et annotés par F. Philippe FRIOT. Presses Universitaires de Rennes

 

 

Registres de l’Etat civil de Dinan. Acte décès de Mathurin Guyot


 
 
 
 
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Vitrail. Jean-Marie de La Mennais et ses élèves.



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Liste des Frères par ordre d'arrivée à l'école de Dinan

 
Frère Charles 1819

Frère Gabriel 1819

Frère André (1ère classe), 1819-1820

Frère Paul (Mathurin Guyot (né à Ploërmel en 1798 et décédé à Dinan le 20-04-1847) supérieur des frères de l’école chrétienne de Dinan, remplace le frère André, enseigne encore en 1835.

Frère Julien-Marie (2ème classe)

Frère Onézime (3ème classe)

Frère Rodolphe (4ème classe)

Frère Elie (François Mahé né à Bédée en 1799), 1834

Frère Chevalier 1836

Frère Levoyer 1835

Frère Mermet, brevet en 1835

Frère Joly 1835 vient de Guingamp

Frère Houët 1836

Frère Le Masson 1836

Frère Anselme (Jean FAVERON), né à Carfantan (I. & V) le 9 mars 1800, entré au noviciat de Dinan en 1823 ; placé d'abord à Guingamp puis à l’école de Bazouges-la-Pérouse

Frère Clément (Pierre BALÈME), né à Ploeuc le 8 avril 1801, entré au noviciat de Dinan en 1823, enseigne ensuite à Vitré.

Frère Ferréol Joseph directeur avant 1900, départ en août 1901 pour Saint Hélier à Jersey remplacé par le Frère Alexandre

 Frère Alexandre 1901




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