mardi 2 janvier 2024

Ecole Honoré-le-Dû Dinan, Ecole communale des garçons

 
L’école communale des garçons de Dinan
 
Première installation rue de Léhon puis rue Waldeck Rousseau
Création en 1866 et son statut change car elle devient gratuite.
 
Ecole appelée "Groupe scolaire Honoré-le-Dû" en 1937
Fermeture en 1999
Ecole publique
 
 
Liste complète des enseignants de 1866 à 1999 en cliquant ici
 

L'école Honoré-le-Dû en 2003. (Photo R.Fortat)
 

Les débuts de l'histoire de l’école publique des garçons à Dinan

Victor Venard prend la suite de M. Leyder qui dirigeait l’école mutuelle, le 1er octobre 1866. 

Victor Venard vient de l'école primaire supérieure de Dinan où il était maître adjoint depuis 1852. Ses collègues seront Pierre-Marie Rouzic (nommé en 1866), J.B Gorvel (nommé en 1872), François-Marie Guillaume (parti en 1879), Henri Garnier (nommé en 1879).

Il assurera la direction jusqu'en 1885, laissant alors la place pour plus de 37 ans à M. Honoré le Dû dont le nom est bien connu à Dinan. Ses collègues avant 1900 le sont beaucoup moins, pourtant on peut citer Jules Herbert, Pierre Marion, Jean Rouxel, Berthelot, Nicolas... En plus du départ de M. Leyder, quelque chose a changé à la rentrée de 1866 : l'enseignement à l'école primaire communale est totalement gratuit. Cette nouveauté fait suite à la décision du conseil municipal du 10 août 1866. Le ministre de l'Instruction publique, Victor Duruy,  a tenu à féliciter par courrier le Maire de Dinan.


Mais le grand problème de la ville de Dinan est de doter la commune d'un bâtiment digne de ce nom, pouvant accueillir l'école communale des garçons. La question du terrain a aussi son importance. Dans un premier temps en octobre 1873, il avait été envisagé que l'école des garçons soit construite sur le terrain du Collège. Machine arrière quelques années plus tard car, comme le rappelle M. Le Sage en séance du Conseil municipal du 5 février 1876, la loi du 21 mai 1861 oblige formellement à affecter l'immeuble de la rue de Léhon (collège), non à l'école primaire mais à l'enseignement secondaire.

 


 

Une nouvelle école est construite. 1876

Le 28 mars par voie d'affiches et d'annonces, le maire M. Jacquemin informe de la procédure légale mise en place pour trouver un entrepreneur. Le terrain, assez étroit, est dans la continuité du collège, à la hauteur de la rue du Guichet. Le projet est visé par l'architecte, la mairie et le préfet en janvier 1876.


Le plan prévu en 1876 ne recueille pas l'approbation de l'Inspecteur d'Académie qui « exprime le regret que la Ville de Dinan ait adopté un type d'école qui ne se prête pas aux exigences de l'avenir » (3 mars 1876 courrier). De son côté, le 28 mars, l'entrepreneur Henri Reglain de Dinan s'engage à exécuter les travaux pour la construction de la maison d'école primaire communale suivant les plans et le cahier des charges défini par la Ville.

A défaut de grands projets il faut assurer l'entretien courant du mobilier. En 1887, le maire M. Deroyer souhaite donner un coup de jeune avec des tables en châtaignier avec encriers en plomb durci, des bancs séparés, des tableaux noirs et chevalets montés sur roulettes.



 

M. Honoré le Dû (arrivé en 1885) ne tarde pas à alerter le maire sur les effectifs (176 élèves) : « Je ne dispose ni des locaux ni du mobilier suffisants pour une population scolaire aussi importante. Il me serait pénible, je vous l'avoue, de me trouver dans l'impossibilité de recevoir de nouveaux élèves ; je serais encore plus désolé de voir ceux qui sont rentrés me quitter sous prétexte qu'ils ne trouveraient pas chez moi assez de place pour travailler à leur aise. »

Les effectifs continuent d'augmenter (187 élèves pour trois classes) et en février 1890 le conseil, présidé par M. Déroyer, vote le traitement d'un troisième adjoint à l'école primaire des garçons, à titre provisoire, en attendant que l'Etat puisse prendre la dépense à sa charge.

Ces frais supplémentaires ne sont pas du goût de tous et M. Le Sage objecte que vingt ans auparavant « M. Leyder et ses deux adjoints instruisaient, avec le même soin, cent quatre-vingts élèves »

Les conditions de travail sont donc difficiles. C'est ce que confirme M. Rouxel, l'adjoint de M. Le Dû, en 1890 : « L'école comprenait alors quatre classes. En dépit des installations de fortune dont nous disposions provisoirement (un préau fermé constituait, en effet, une classe, je devrais dire une étuve l'été, une glacière l'hiver) une recrudescence d'élèves, en une pareille conjoncture, nécessitait tout à la fois des créations de postes mais aussi des constructions d'immeubles. »

Ces conditions déplorables n'empêchent pas les maîtres d'obtenir de très bons résultats avec leurs élèves. La distribution des prix de fin d'année est l'occasion pour la presse de mettre en valeur  « l'intelligente direction de M. le Dû » et les succès des élèves : « Cette année, 20 candidats, sur 22, ont obtenu leur certificat d'études : ce chiffre est à lui seul un éloge qui peut se passer de commentaire. » 

La Ville a conscience qu'il faut aller de l'avant et, en avril 1893, elle relance par voie d'affiche un nouveau projet de construction de classes avec logements et préau, rue de Léhon. 

 


Le cabinet du ministre de l'Instruction publique et des beaux-arts assure la Ville d'une dotation de plus de 5 400 francs pour ce projet (lettre du 29 mars 1893).

Louis Colin, entrepreneur demeurant 26 Place Duguesclin remporte le marché. Le lundi 1er mai 1893, les travaux commencent sur le terrain Rolland mais ils vont traîner en longueur. En 1897 ils ne sont pas encore totalement terminés. Le Maire ne peut fournir le détail des sommes engagées au Préfet qui le demande. 

L'exécution des travaux laisse apparaître quelques années plus tard de sérieux problèmes. L'entrepreneur et M. Fairier, chef des services municipaux dressent un état des lieux assez désastreux dans un procès-verbal établi le 2 février 1901. Sur la façade sud des classes, rue de Léhon, sont visibles « deux  lézardes assez prononcées » (dans la façade nord elles ont été rebouchées), les appuis de plusieurs fenêtres sont affaissés...A l'intérieur on peut apercevoir des lézardes et des crevasses dans les cloisons, les couloirs, les appartements...Les plafonds sont en piteux état, les cheminées détachées des murs. C'est le bâtiment dans son ensemble qui est fragilisé. L'entrepreneur se défend en rappelant que cette construction étant établie sur une ancienne carrière, on ne lui a pas demandé de creuser des fondations jusqu'à la roche.

Le conseil municipal du 3 février 1910 est sans appel : « Nous avions espéré pouvoir conserver l'immeuble construit sur le terrain acheté à M. D Rolland, après examen nous nous sommes rendus compte qu'il fallait le démolir ». Le débat qui suit cette déclaration est houleux et la décision ne passe pas bien. Le maire enfonce le clou : « L'aménagement coûterait aussi cher que de faire du neuf ».  Nous n'avons donc aucune trace matérielle aujourd'hui de cette éphémère construction !

 

Le projet de l’école rue Waldeck Rousseau

Il faut lancer un concours d'architectes pour donner à Dinan une école primaire de garçons digne de ce nom. M. Jouanin, le maire a beau s'y employer, les mois passent et personne ne répond à cette proposition, les conditions fixées ne semblent pas convenir à la profession.

Le 29 juin 1910 au Conseil, le maire propose alors de contourner le problème et suggère que l'architecte de la ville puisse présenter un projet. Etant le seul candidat, ce dernier pourrait accepter mais à condition qu'on ne le soupçonne pas de favoritisme. La majorité du conseil prend ses responsabilités et approuve ce choix qui a l'avantage de faire sortir d'une impasse. Le journal d'opposition l'Eclaireur dinannais lance quelques attaques et dans son édition du 17 septembre  montre de l'impatience en titrant « Et les plans ! A quand les plans ? ». Mais à la fin de 1910, le 9 novembre, le conseil municipal délibère. 

 

Archives municipales. 1910-1913 Ecole des garçons

Le projet de l'architecte M. Fairier est un ensemble pour une école de 7 classes, située sur un terrain de 3270 m, proche du collège, rue Waldeck Rousseau.

Les classes sont toutes au rez-de-chaussée, placées le long du mur de l'école primaire des filles de la rue Chauffepieds dans un jardin dit « Le jardin du Presbytère ».

 

Plans 1910
 

Deux élégants pavillons distincts pour le logement des maîtres et des adjoints seront construits le long de la rue Waldeck Rousseau. Chacun d'eux aura 9 pièces à feu, bien éclairées, munis à chaque étage de WC. En raison de la différence de niveau du sol, ce bâtiment nécessitera des fondations importantes qui formeront au-dessous des classes une vaste salle de 50 mètres de long sur 8 m de large. Elle pourra être utilisée comme atelier de travail manuel et comme salle de récréation en cas de mauvais temps. Deux préaux couverts font en plus partie du projet. Pas moins de 320 élèves pourront y être accueillis selon les plans.

Le total de 141 500 francs est plus élevé que prévu mais une 7ème classe a été ajoutée. Le rapporteur M. Aubré a clairement exposé le projet et après un long débat, M. Lemercier, Marheu et Pépin votent contre, M. Beaumanoir s'abstient et les autres conseillers approuvent l'ensemble.

Les toilettes, dans un premier temps, prévues au milieu de la cour seront déplacées suite aux remarques faites au sein de la Commission sanitaire des deux cantons.

Les plans sont approuvés par le ministère de l'Instruction publique le 8 décembre 1911. L'adjudication se déroule le jeudi 14 mars 1912, le délais fixé aux entrepreneurs est de 10 mois. (49) L'opposition ne cessera de critiquer ce projet : « Une des plus lourdes fautes de l'administration municipale »... « La meilleure administration ne consiste pas à faire passer le plus d'argent possible, venant des contribuables, dans la poche de ses amis »... (50)

Ces piques n'y changent rien et les travaux, commencés aussitôt en mars, sont finalement achevés par M. Alfred Corseul en septembre 1913, pour la rentrée. Les fournisseurs locaux s'occupent de la décoration et de l'aménagement intérieur (Heurtel, Durand, Maquet et Pimor pour les rideaux, Rouxel pour le papier peint...) 

 


 

M. Corseul n'est pas à l'abri des critiques et dès Pâques 1914, les instituteurs font constater des problèmes dans les logements. Les lettres de rappel n'y font rien et quand survient l'ordre de mobilisation  aucune réparation n'a été faite. Obligé de venir pour un constat le 16 novembre 1914 « l'entrepreneur fut d'une telle violence que la commission dut se retirer. » 



De plus, M. Fairier, l'architecte chargé d'exercer une surveillance n'est plus à Dinan puisque mobilisé depuis le 21 décembre 1914. En 1915 on continue de lui reprocher de ne pas vouloir exécuter des travaux dûs à des malfaçons. (53) M. Fairier profite parfois d'une courte permission à Dinan, comme en juillet 1915, pour continuer de mettre la pression sur l'entrepreneur récalcitrant, même s'il considère dans un courrier avec un certain agacement que « le service de la Défense nationale en ce temps de guerre doit primer sur les autres besoins ». Il faut attendre le 2 février 1918 pour qu'un compromis soit trouvé et que soit établi le procès verbal de réception définitive.

Courrier de M. Fairier en 1915

 

Les collègues de M. Le Dû sont dans ces années-là M. Deloménil, François Bois, Le Tacon, Roussel, Le Mercier, François Moisan (1908 à 1942), Joseph Huet (1919 à 1942)... Dans les deux pavillons réservés au logement des instituteurs on trouve en 1912 les familles de M. Le Dû, Moisan, Bois et Bellebon (dont l'épouse est à Chauffepieds).

François Bois mobilisé. Photo 1915

Chez nos instituteurs.

Mercredi dernier, MM H. Le Dû et J. Rouxel ont fait pour la dernière fois la classe à l’Ecole communale. Des souvenirs leur ont été offerts par leurs jeunes élèves/ M. Le Dû professe depuis 40 ans et M. Rouxel depuis 30 ans.
Nous leur adressons, avant qu’ils prennent un repos bien mérité, tous nos meilleurs vœux de bonne et longue retraite.


L’Eclaireur dinannais. 23 mai 1923.

 

M. Le Dû a donc pris sa retraite en juillet 1923 et en septembre son successeur est Pierre Marion. Arrivé en 1888 comme adjoint, il prendra pour quelques années la direction jusqu'en 1929, suivi par M. Raoult (1929 à 1937) et François Cario (1937 à 1944). 

On note les noms de plusieurs adjoints : Hyacinthe Merrien (1924 à 1940), Constant Lecrubier (1931 à 1962), Adrien Roptin (1932 à 1959). Deux femmes exerceront aussi à l'école des garçons pendant cette période : Mme Mathilde Clémens (née Defer) en 1932 et Jeanne Bourguignon (1934 à 1942 et retour en 1944)...

 

Paroles d'anciens élèves

 « M. Merrien en CE 2, on l'appelait "Petit-père moins 5" parce qu'il arrivait toujours un peu avant l'heure ». Chaque soir, deux élèves étaient désignés pour allumer le poêle à bois le lendemain. Il fallait arriver plus tôt, mais nous considérions cela comme un honneur. Dans la cour, les garçons jouaient aux billes, aux gendarmes et aux voleurs, ou au calibobo, une pyramide sur les épaules des copains le long du mur ».

Eugène Doublet, propos recueillis dans Ouest-France le  2 juillet 1999

 

Que représentait l'école pour les enfants de cette époque où René Benoit (maire de 1983 à 2014) apprendra à lire? Quelques témoignages en donnent une idée comme celui d'Eugène Doublet, élève de 1936 à 1941 : « C'étaient tous d'excellents instituteurs, rigoureux et justes. Des instituteurs façon IIIème République...L'école n'avait pas tout à fait bonne réputation. La bonne éducation, c'était plutôt les frères des écoles chrétiennes. L'animosité avec les écoles catholiques était encore assez forte [...] La profession de mon père me classait plutôt dans la petite bourgeoisie, mais de nombreux enfants d'extraction modeste étaient scolarisés à Honoré-le-Dû. Certains habitaient les presque taudis de la rue du Jerzual. C'était aussi cela la communale, creuset où se côtoyaient différentes classes sociales [...] On sortait avec un bon bagage, parce qu'à cette époque, c'était le bagage de toute une vie. »  


 

Quelques événements marquants pour l'école au début du XXe siècle

En 1937, l'école continue de prospérer et ouvre même une neuvième classe. 

Le maire, Michel Geistdoerfer, n'est pas peu fier de faire part dans la presse de la lettre personnelle que lui a adressée Jean Zay, le Ministre de l'Education nationale pour lui annoncer cette nouvelle.


Le 6 septembre 1937, le Conseil Municipal, après avoir rendu un hommage à la mémoire de M. Honoré le Dû, décide d'appeler l'Ecole Waldeck Rousseau « Groupe Honoré Le Dû ». Ce directeur d'école, membre important du Conseil Municipal, avait marqué des générations de dinannais. 


M. Honoré Le Dû.

Plus tard, la décision d'installer le chauffage central dans les classes et au sous-sol est également prise par l'équipe de Michel Geistdoerfer le 11 décembre 1939. Au départ, pour héberger des réfugiés, la municipalité a dû procéder à la réquisition des locaux du sous-sol de l'école. Cette salle n'étant pas chauffée aurait nécessité d'installer 5 poêles. La mairie pourrait aussi récupérer les 7 autres des classes pour des locaux mis à disposition des réfugiés.

 

Paroles d'anciens élèves

 « Chaque journée commençait par une leçon de morale. Le maître écrivait une maxime au tableau et la commentait. Il s'agissait d'une morale laïque, particulièrement exigeante, sans accommodements possibles. Elle a guidé les pas de nombreux élèves, tout au long de leur vie. » 

Eugène Doublet, propos recueillis dans Ouest-France le 10 mars 2003

 

Le succès de l'école ne faiblit pas et en 1943 par exemple, 353 garçons y sont scolarisés. Signalons que deux classes déménagerons en 43-44 dans ce qui constituera la très éphémère "école St Charles", annexe de l'école Honoré-Le-Dû. Le quartier St Charles abritait aussi les locaux pour le Cours complémentaire.


 

La fin de la guerre laisse la place à de violents règlements de compte entre les instituteurs et leur directeur. Ils signeront un texte initié par M. Lecrubier portant des accusations graves sur les agissements et les déclarations du directeur, fervent collaborateur d'après eux. 

 



L'école suit son rythme de croisière

Remise de ces douloureux événements, l'école va retrouver son rythme de croisière. Deux couples d'enseignants forment alors la nouvelle ossature de l'équipe : M. François Le Meur (directeur en 1945) et sa femme Germaine (née Trouchard), Émile Briand et son épouse...

Emile Briand en 1954

 

Par la suite, Henri Lebranchu  va assurer la direction pendant 20 ans, de 1973 à 1993, date où il partira  en retraite. Thierry Bouin lui succèdera.

 
 La rentrée au 1er septembre 1997 dans Ouest-France
 

 
Le Pins de l'école. Photo Maryvonne Durand

 
 
La rentrée au 1er septembre 1997 dans Ouest-France.
Texte ci-dessous  
 

 
"106 élèves débarquent ce matin à l'école élémentaire Honoré le Du qui compte cinq classes. A celles-ci, vient s'ajouter une classe d'aide aux enfants en difficulté qui va accueillir 15 jeunes. Un nouvel instituteur, affecté à cette classe, rejoindra prochainement l'équipe. En CM2, Gérard Duponcel remplacera Florence Gehan. Pour cette rentrée, l'école va réintégrer deux locaux de l'ancienne maternelle Chauffepieds."

 

 

Fermeture de l'école en 1999

Thierry Bouin occupera la direction jusqu'à la fermeture des portes de l'école, en juin 1999, suite à une restructuration des écoles de la ville. Avec ses collègues Florence Géhan, Gérard Duponcel, Loïc Baleine, Marie-Annick Robert et Gilles Martin, il assurera le transfert de toutes les affaires à l'école de la Garaye où d'importants travaux avaient été réalisés pour accueillir les élèves du primaire.

Dans un article du 2 juillet 1999 intitulé "Une page qu’on tourne", Ouest-France recueille ce moment terrible des derniers jours d'une école. 

On peut aussi remercier rétrospectivement Thierry Bouin pour le soin qu'il a apporté à précieusement emballer dans des cartons des petits trésors du patrimoine scolaire que d'autres auraient peut-être jetés :

"A quoi ça ressemble une école qui ferme ? A toutes les écoles en fin d'année scolaire certainement. On fait relâche. A ceci près que jeudi après-midi, à Honoré-le-Dû, les élèves prêtaient main forte à leurs instituteurs et institutrices pour un grand nettoyage d'été. « Des armoires qui n'ont pas été vidées depuis 20 ans, vous imaginez tout ce qu'on peut entasser » ,fait remarquer avec le sourire Thierry Bouin, directeur d'Honoré-Le-Dû, futur directeur de la Garaye.

Dans la cour, un conteneur aux trois quarts plein de vieux livres ou brochures, dont le contenu intrigue les élèves au fur et à mesure qu'ils le remplissent. Dans la salle voisine, la bibliothèque de l'école est déjà dans les cartons. «  Il faut libérer le mobilier. Cet été, les services techniques déménageront les meubles pour les transporter à la Garaye. »

Pas l'ombre d'un petit pincement au coeur, les instits ? « Si, bien sûr. D'abord parce que c'était la seule école au coeur de la vieille ville et aussi parce que les parents se connaissaient. Ce n'était pas l'école-consommateur : on vient chercher ses enfants et on repart sans adresser la parole à personne. », témoigne Thierry Bouin.

Dans la cour, les garçons jouent au foot, les filles à la corde à sauter. Demain, les 95 derniers écoliers d'Honoré-Le-Dû partent à 10 h pour une journée pique-nique en bord de Rance. Ils reviendront, ce vendredi, en fin d'après-midi, pour fermer l'école. Définitivement".

La cour de l'école servira de parking, tout d'abord l'été, avant que les enseignants ne posent cette pancarte (ci-dessous) et en refusent l'accès : "L'école Honoré le Dû demeure une école et ne sera pas Parking comme on veut le faire croire dans Dinan centre. En conséquence, ce portail restera fermé".

Mais les voitures reviendront y stationner pendant quelques années de la fermeture de l'école jusqu'à l'ouverture du chantier. L'orchestre de l'harmonie municipale utilisera les classes pendant quelques années pour ses répétitions.

 

Portail de l'école. Photo René Benoit.

 

 


La disparition de l'école. 2003

L'école Honoré-Le-Dû fut finalement détruite en 2003.


 


La démolition a commencé par les toitures de l'école mais en quelques jours tout a été mis par terre et il n'est resté qu'un tas de gravats, vite emporté par des engins de travaux.

L'école Honoré-le-Dû avait disparu !

Photo Ouest-France 6 mars 2003


Avec photo à l'appui, le 6 mars 2003, Ouest-France rapportait : "L'école publique Honoré-Le Dû a conservé jusqu'au bout cette âme de la communale. Elle est tombée en deux jours. Depuis mardi, deux pelleteuses aux dents d'acier s'acharnaient à faire basculer les pierres et les arbres de la cour. Hier après-midi ne restait plus qu'un tas de vieux moellons de granit et un immense fatras de poutres et d'huisseries.

Beaucoup de Dinannais se sont arrêtés devant les travaux. Certains avaient le cœur serré". 
 

La disparition de l'école Honoré-le-Dû en 2003. Photo Richard Fortat

La disparition de l'école Honoré-le-Dû en 2003. Photo Richard Fortat

Un grand chantier a commencé pour créer le parking sous-terrain à l'emplacement de l'école.

Photo RF


Photo RF


Photo RF

 

Photo RF

Les passants découvrent maintenant une esplanade menant à la bibliothèque. Il ne subsiste que les deux pavillons, anciens logements des instituteurs ayant abrité les locaux des deux inspections de l'éducation nationale avant leur déménagement à la Source.

En 2015, il ne reste que les deux pavillons de l'école Honoré-le-Dû. (Photo R.Fortat)

 

Depuis septembre 2015, un buste d'Albert Camus (création de Roger Vène) se dresse entre ces deux pavillons. Beau symbole quand on sait la reconnaissance qu'avait ce prix Nobel pour son ancien instituteur (lettre à Louis Germain, 19 novembre 1957)

Albert Camus par Roger Vène. Photo RF

 

 
Albert Camus, de dos, buste de Roger Vène. Photo RF


Cette école a tenu une place à part dans la mémoire collective car elle a été un symbole de la République à Dinan d'abord par le nom de son directeur, homme politique engagé, et aussi parce que des générations de dinannais s'y sont déplacées pour y accomplir leur devoir civique au moment des élections.

Elle mérite qu'on ne l'oublie pas.


 
 
Prolongements

Liste complète des enseignants de l'école de 1866 à 1999, avec des détails sur leur parcours personnel et professionnel, cliquer ici

Lire le portrait de François Bois, instituteur à l'école des garçons, cliquer ici

 
  
Ci-dessous, plusieurs liens permettaient d'accéder à des albums de photos sur l'histoire de l'école Honoré-le-Dû, malheureusement Google a modifié sa politique de stockage et les dossiers suivants ne sont plus disponibles. Il faut que je trouve du temps pour les intégrer dans de nouvelles pages : Histoire de l'école des garçons depuis 1866, Documents divers d'archives de 1900 à 1999, Certificats d'études et prix de 1902 à 1938, Documents sur Monsieur Honoré-le-Dû, Plainte de M. Lecrubier 1944, Cahier de Kilien Perrot 1953, Matériel pédagogique de l'école, Emplois du temps de M. Lebranchu, directeur de l'école ; Animations sur l'école d'autrefois en 1998 ; Photos de l'école avant sa destruction en 2003 ; Articles sur la fin de l'école en 1999 ; Registres 1933-1936 ; Registres 1936-1939 ; Registres 1939-1944 ; Registres 1945-1958 ; Registres 1958-1962 ; Registres 1962-1965. 
 
Hommage à Thierry Bouin, directeur de 1993 à 1999, cliquer ici
Lien vers le site "copains d'avant" école Honoré-le-Dû, cliquer ici
 
 
Si vous avez des éléments pour compléter cet article  (photos, témoignages...) merci d'utiliser le formulaire de contact en haut à droite...


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Photos de classes
 
Les photos de classes qui sont de moins bonne qualité viennent d'une série recueillie à l'école Honoré-le-Dû lors des fêtes sur le thème de "l'école autrefois", comme en 1998. Les anciens élèves apportaient des photos de classe et les instituteurs faisaient avec le photocopieur des reproductions.
 
Merci de nous aider à identifier les personnes en utilisant le formulaire de contact !
 

Ci-dessous, photo de 1963. D'après les renseignements fournis par Jean Delli-Zotti sur le site Copains d'avant : au 1er rang, le 6ème à partir de la gauche est Pierrick Tranchevent. Au 2ème rang, le 1er à gauche est Patrick Jamet, le 4ème est Jacky Teurtrie. Au troisième rang, le 2ème à partir de la gauche s'appelle Reusse, le troisième Pontdemée, le 5ème Didier Lemoal, le 9ème Hédé.

Ecole Honoré-le-Dû 1963

Ci-dessous, 1963 Classe Mme Le Camus, Claude Frion tient l'ardoise.
3ème rang : 1er à gauche Jacky Ecolan
2ème rang : 2ème Jean Delli Zotti, X Lagrenet, dernier Gilles Minaret
1er rang : 2eme Guy Huquet puis x Yvergniaux.


 Publication de Pierre Laverne sur Facebook Le Pays de Dinan d'autrefois, décembre 2023

Photo 1954, transmise par M. Gloanec. Ecole Honoré-le-Dû



Ecole H-le-Dû. Photo 1954, photo Georges Colas sur le forum "Tu es de Dinan si" .



 
La liste suivante est celle de la classe de CM2 de M. Roptin en 1948.
René Benoit, futur maire de Dinan y figure.
 
Cette liste a été commencée en 1998 lors des activités sur l’école d’autrefois à Honoré Le Dû, complétée le 6 avril 2010 lors d’une réunion à la mairie et terminée par Richard Fortat en novembre  2010 avec les registres de l’école  Honoré  Le Dû et avec l’aide de Claude Loquen. La photo et la liste de tous ses camarades de classe a été offerte à René Benoit lors de son départ à la Mairie de Dinan.


1 Merdrignac Pierre (en haut à gauche)

2  Merdy   Jean

3 Bignon  Jacques

4 Audelin Robert

 

5 Argenté Claude

6 Gergon  Jean

7 Lamanda  Emile (Milo)

 

8 …

 

 

9 Benoit René (3ème rang)  

 

10 Glon  Jean Claude

 

11 Le Chapelier

 

12…

 

13 Lebon René

14 Huard Jean

 

15 Loquen Claude

 

16 Miriel Émile

 

17 Blain   (2ème rang)

 

18 Leforestier Claude

19 Le Gaillard Henri

 

20 Colas Jacky

 

21 Mounier Gérard 

 

22 Casanova Giovanni

 

23 Quoquillet René

 

24 Decroux Franck

 

25 Bertrand Jean (un peu en décalage)

26 Rouvrais Guy (1er rang)

 

27 Ramard Claude

28 Hazard Georges

 

29 Jaslet Jean

 

30 ….

 

31…

 

32 Ramard Claude 

 

 




1948. Classe de M. Roptin

 

 

1947

 

 

Ci-dessous, classe de M. Roptin. 1946

Les noms sont indiqués en commençant en haut à gauche.

 

(3ème rang) 1 Lamé 2… 3  René Schmidt 4 Claude Bognet 5… 6 René Balay 7…8 Michel Schmidt 9…

(2ème rang) 10 Louis Hudhomme 11 Lucien Cahurel 12… 13 Philippot 14 Marcel Château 15 Mounier 16 Monier 

(1er rang)17 Brandily 18 Jean-Paul Renault 19 Jacob 20 Jean Hudhomme  21 Maurice Robert 22 Tranchevent 23  Jean Malmanche 24 Camille Laurent  25 Jacques Morin 26 Béreschel

(devant)27 André Yvergnaux  28 Jean-Claude Lemaître  29 Jouannot 30 Bernard Rollet

 

Classe de M. Roptin. 1946

 

Ci-dessous. Année  1943-44.    Photo et renseignements sur les noms transmis par M. Lucien Bézie. Primaire, classe de M. Lebreton.   

(en haut à gauche)

1 Malmanche 2 Ménard René 3 Leroux 4… 5… 6 René Guitté 7 Lemée 8...

(2ème rang) 9…. 10… 11… 12 Sicot 13 Bernard Blin 14 Racine 15 Amaury 16 Joseph Blin 17 Cahurel 18 Gautier 19 Lucien Bezie 20 Lebourdais 21 Lamé 22…23... 24 Jean Hud’homme

(1er rang)   25… 26… 27 Francis Pelieu 28 Pinaud 29 Detrez 30 Michel Adam 31 Jean-Paul Renaud 32… 33 René Blanchard 34 Cussot 35 Gautier

 

1943-1944 Classe de M. Le Breton

 

 

1942-1943 Classe de M. Lemaître

 

1942-1943

 

1942-1943 Classe de M. Briand

 


Ci-dessous, photo 1942, transmise par M. Locquen.

(2ème rang)1  Chateau   2 3 Geret 4 Blondel 5 Salmon 6… 7…  8… 9… 10 Roger Loquen 11… 12… 13… 14 Fernand Laverge 15… 16 Tchékaloff 17

(1er rang) Nottelet  18 Jouannot  19 Renault 20 Stéphan 21 Schmidt 22 Gérest 23…  24 Piccolin 25 Monnier 26… 27… 28 Marochin 29… 30…

 

Photo 1942-1943, transmise par M. Locquen. Ecole Honoré-le-Dû



Ci-dessous, photo 1942, transmise par M. Locquen.

Seuls les numéros 4 (Després) et 13 (Renault) ont été identifiés. Le 20 pourrait être André Yvergnaux...


Photo 1942-1943, transmise par M. Locquen. Ecole Honoré-le-Dû



 

1941

 
1940-1941

 

Ci-dessous, photo 1940, transmise par Charles Treize.

(3ème rang) 1 Lesage 2 Jean Lecorre  3 Leforestier 4 Nicolas 5 Treize 6 Collet

(2ème rang)7 Bertrand  8 Toqué 9… 10 Lorre 11 Thileau ou Fileau ? 12 Duquesne 13 Bellebon 14 Auffray 15 Lecollinet 16 Gicquel 17 Feydeau

(1er rang)18 Diveu 19 Blanchandin 20 Pondemé 21 Authoine 22… 23  Lorre 24 Loquen 25 Carré 26 Sicot 27 Grignon 28 Rault 29…

 (il manque 1 sur la rangée !)


1940. Photo transmise par Charles Treize

 

1938, photo rare prise à l'intérieur d'une classe

 


Ci-dessous, photo 1934

(4ème rang) 1 Coudray 2 Brillaut 3 … 4 Ranger 5 Bruard 6… 7 Pasquier 8 Lemel  

(3ème rang) 9 Godin   10… 11… 12 Catania 13 Méheust 14… 15 Leparc 16…

(2ème rang)17 Rimasson18 Toussaint  19 Cormau 20… 21 Guichard 22 Lafond 23 Lemoine  24 Pondemé 

(1er rang)25…26 Alix  27 Lagoutte 28 Boucher 29 Carémel 


Photo 1933-1934 Ecole Honoré-le-Dû

 

 Ci-dessous, 1933 classe de M. Mérien



 

Ci-dessous, photo 1933 transmise par M. Méheust

(4ème rang) 1 Tchekalov 2 Merdrignac 3…  4 Mérien 5 Guichard 6… 7… 8… 9 Pascual

(3ème rang) 10 Louis Miriel  11… 12 Pédron 13… 14 Sandré 15… 16 Leparc 17 Méheust 18… 19…

(2ème rang) 20 Godin  21 Lebourdet 22… 23 Rémy Lefeuvre  24 Lagoutte 25 Henri Droguet 26 Robert Lebreton 27 Pasquier 28 Léon Hébert 29 Lemel

(1er rang) 30 Jean Bertin  31… 32 Ranger 33 Briand 34 Robert Barnett 35… 36… 37 Lerestif



Photo 1933 transmise par M. Méheust. Ecole Honoré-le-Dû

 

 

Ci-dessous, photo 1930-1931

(4ème rang)  1…  2…  3 Jacques Glot  4… 5…

(3ème rang)  6  Clermont  7 Louis Duizet 8 Manivel 9 Lavoué 10… 11… 12… 13… 14… 15… 16 Gustave Pasquier 17 Basile

(2ème rang) 18   19… 20… 21… 22 Hamon 23 …  24 Pons 25… 26… 27…

28 Lappiché 29 Dorléans

(1er rang) 30… 31… 32 Bourdel 33 Piel 34… 35… 36 Pondemé 37… 38 Gicquel 39 Marcel Boissière 40 Piedvache 

(retrouvez le portrait de Marcel Boissière ici)

 


Photo 1930-1931 Ecole Honoré-le-Dû




1914, une institutrice remplaçant certainement un homme mobilisé

 
 

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