mercredi 12 février 2025

Thérèse Bertault, née Richer (1910-2011), institutrice à Dinan La Garaye et Les Fontaines

Thérèse Bertault, née Richer

Thérèse Bertault, née Richer, est née le 17 septembre 1910 au 23 boulevard de Versailles à Suresnes dans le département de la Seine (92). Elle enseignera à Dinan à l’école de La Garaye et aux Fontaines dans les années 50. Son mari enseignera également aux Fontaines (en primaire) de 1954 jusqu’à sa retraite en 1961.

Dossier personnel. Archives départementales.


Début de carrière

Thérèse Richer dans sa jeunesse. Photo de famille

Thérèse Richer obtient son Brevet Supérieur en 1932 dans le département de la Seine, elle y effectue des suppléances et entre en fonction le 1er mars 1932. Au 30 juin elle cesse d'assurer des suppléances. Elle se marie le 1er août 1932 à Puteaux (Seine) avec Marcel Émile Bertault (né le 10 janvier 1906 à Langrolay, 22). C'est à Langrolay qu'ils se seront connus...

Acte de naissance de Marcel Bertault avec mention de mariage. Archives départementales
 

Départ au Maroc

Après son mariage, Thérèse Bertault part au Maroc avec son mari, qui enseigne également comme instituteur. Elle va y effectuer des suppléances pendant un an et huit mois à partir du 1er octobre 1932. Elle passe son C.A.P en 1934. Elle obtient ensuite un poste fixe à Mechra-Bel-Kairi du 1er octobre 1935 au 30 septembre 1937. Elle est ensuite nommée à Ain-Harrouda du 1er octobre 1937 au 30 septembre 1938. Elle devient institutrice titulaire à l’école des Roches noires (garçons) à Casablanca du 1er octobre 1938 au 30 septembre 1940. 

1942. Photo de classe de l'école des Roches noires. Site Copain d'avant.
 

Elle prend un court congé sans solde à la fin de l’année 1940 avant de rejoindre l’école Sourzac (garçons), toujours à Casablanca, où elle reste du 20 décembre 1940 au 30 septembre 1944. Elle reprend sa classe du 1er janvier 1945 au 30 septembre 1947. En tout, elle aura cumulé 12 années de services au Maroc et le couple y sera resté une quinzaine d'années.

Entrée de l'école Sourzac à Casablanca. Photo Bouchra Moussaoui
Notons que les périodes de congés sont liées à la naissance de ses deux enfants au Maroc, Marcel né le 20 juin 1940 et Anne née le 30 avril 1944.


Retour en France

Courrier de l'Inspection primaire de Casablanca. Archives départementales

Mme Bertault arrive dans le département des Côtes-du-Nord en octobre 1947 où elle obtient le poste de Plumaudan. Le 1er octobre 1949, elle est nommée à Aucaleuc.
Mme Bertault enseigne comme adjointe à l’école des Filles de La Garaye le 16 septembre 1954 et y reste jusqu’en septembre 1956.

Avis de nomination de l'école de La Garaye à celle des Fontaines. Archives 22

Thérèse Bertault enseigne à l'école de La Garaye mais occupe un logement de fonction à l'école des Fontaines. C'est là qu'elle va avoir un accident dont la presse a rendu compte à l'époque le 14 janvier 1956.

Accident de Mme Bertault 14 janvier 1956 Ouest-France

A la rentrée de septembre 1956, Mme Bertault est donc nommée à l’école maternelle des Fontaines qui bénéficie d’une création de poste. Mais elle n’exercera que quelques jours du 1er au 5 octobre 1956 avant de prendre un congé sans solde. Elle reprend ensuite son service et les archives conservent quelques bulletins d’inspection concernant cette période.

Thérèse Bertault, avec l'aimable autorisation de la famille


Les inspections

Dossier personnel des institutrices. Archives départementales 22

L’inspectrice des écoles maternelles vient dans sa classe le 21 mai 1958. L’effectif de cette classe de moyenne et grande section est de 55 inscrits et 50 présents (29 garçons et 21 filles). L’inspecteur note que "le climat de classe est bruyant", l’effectif y est sans doute pour quelque chose ! Il est noté, qu’en plus de sa classe, Mme Bertault effectue la surveillance de cantine le midi et qu’elle participe aux activités folkloriques du groupe des Fontaines. Mais l’appréciation générale fait état d’une situation très tendue lors de l’entretien final. L’inspectrice explique qu’elle est venue "avec un état d’esprit prédisposé à l’indulgence", venant voir "Madame Bertault, très fatiguée par un effectif trop lourd". Les conseils sont mal pris par l’institutrice et l'inspectrice en prend ombrage. L’inspectrice laisse le choix à Mme Bertault de modifier sa pédagogie ou de retourner en primaire ! Elle termine sur cette note cinglante : "C’est par bienveillance que je ne prendrai aucune sanction à la suite de cette visite". Heureusement les choses vont s'apaiser par la suite, le dévouement d'une institutrice ne peut pas être sanctionné par une seule inspection qui se passe mal...

Rapport d'inspection 26 avril 1960. Archives départementales
 

Une autre inspectrice vient dans la classe de Mme Bertault le 26 avril 1960 aux Fontaines, une moyenne section avec 31 présents sur 37 inscrits. L’école maternelle totalise 166 enfants. Ce jour là, ça se passe mieux dans cette vaste classe « bien éclairée, bien aérée ». Les élèves exécutent des chants « C’est le printemps et Arlequin » ; un jeu dramatique « Jean des sonnailles » ; des récitation « Le clown, Les éléphants ». L’inspectrice voit aussi des activités de dessin et des exercices graphiques et coloriages « qui correspondent bien à l’âge des enfants ». 

Rapport d'inspection 12 octobre 1962. Archives départementales

Dernière inspection le 12 octobre 1962, toujours en moyenne section où 39 enfants, tous nés en 1958, sont présents. L’inspectrice note : « L’égalité est très nette quant au sexe (20 garçons, 19 filles), les activités peuvent être ainsi très équilibrées ».
L’appréciation générale fait état d’un classement qui manque un peu de méthode mais surtout pointe le fait que Madame Bertault « évolue dans sa classe avec la sûreté que donne l’expérience. Elle aime les bambins qui lui sont confiés et sait les comprendre. Cela semble primordial. Je lui exprime ma satisfaction. »
C’est une belle conclusion pour une carrière bien remplie, dans des conditions pas toujours très faciles.

 

Fin de carrière
Mme Bertault aura gravi tous les échelons jusqu’au 11ème, prenant effet le 10 octobre 1963. Quelques années après, elle fait valoir ses droits à la retraite le 12 juillet 1965. Le couple vit à Dinan. Son mari décède le 18 décembre 1977 à Dinan-Léhon. Elle reste à Dinan jusqu'à ses 80 ans et continue aussi d'avoir des activités à Langrolay. En 2004, elle part à Pacé (35) et c'est là qu'elle décède le 5 février 2011 à l’âge de 100 ans.

Ouest-France 11 février 2011
 

La commune de Langrolay a été particulièrement marquée par sa disparition car elle en était la doyenne. Le correspondant local de Ouest-France a dressé un beau portrait de Thérèse Bertault dans son édition du 20 février 2011avec en conclusion ces mots : "Sa famille et ses amis ont gardé d'elle l'image d'une femme gaie et heureuse à forte personnalité, à l'écoute des autres et du monde car elle s'intéressait beaucoup à l'actualité dans tous les domaines."

Ouest-France édition de Dinan 20 février 2011

A noter que Marcel, le fils de M et Mme Bertault, a été élu maire de Langrolay-sur-Rance en 1995, après avoir été conseiller municipal en 1984 et premier adjoint en 1989.

11 juillet 1995. Ouest-France

Lui même dans l'enseignement, mais à l'université, il aura eu plaisir à présenter en octobre 1995, l'agrandissement et la restauration de l'école primaire de sa commune.

Marcel Bertault présente l'école de Langrolay agrandie. 9 octobre 1995 Ouest-France


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Sources

Archives départementales 22, registre des naissances et dossier personnel des institutrices.

Recherches dans les archives de Ouest-France 

Site Généanet, Thérèse Bertault, née Richer, cliquer ici

Site Généanet, Marcel Bertault cliquer ici

Merci à M et Madame Marcel Bertault de Langrolay pour la transmission des photos familiales en février 2025.

Pour en savoir plus 

Lien vers l'histoire de École des Fontaines à Dinan, ici

Lien vers l'histoire de École de La Garaye à Dinan, ici

 

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