De mystérieuses plaques
D’où viennent les deux plaques en marbre datées de 1893, retrouvées à l’école du Sacré-Cœur de Dinan en novembre 2015 lors de recherches sur le patrimoine de cette école?
Pour en trouver l’origine, je me suis intéressé à l’histoire de la chapelle Saint Joseph, bâtie sur les hauteurs du château de Léhon car deux personnes m’avaient parlé de ce lieu comme un endroit de pèlerinage des écoles catholiques de Dinan.
Dans l’excellent livre Léhon, entre rêve et Rance 1997, écrit par Françoise Picarda, on trouve les renseignements suivants :
La chapelle Saint Joseph est bâtie en 1873 et la première procession a lieu dans le courant de mai 1873, alors que la construction n’est pas achevée […]
La chapelle est inaugurée le 19 mars 1874 et dès ce jour les pèlerins ont commencé à gravir la colline pour se recueillir sur ce site.
La bénédiction solennelle a eu lieu le dimanche de la passion 1875 en présence de l’évêque.
« La procession se forme : en tête la bannière d eSt Joseph […] Bientôt les tambours, la musique du petit séminaire des Cordeliers, annoncent l’arrivée de la procession de Dinan partie de l’église Saint Sauveur […] Tous les enfants des écoles de Dinan, les élèves de toutes les communautés arrivent en chantant des cantiques […] Comment dire l’effet saisissant, l’effet magnifique produit par la foule marchant en deux rangs et chantant l’hymne à Saint Joseph […]"
Un témoignage
Madame Châtelet, enseignante au Sacré-Coeur :
"De 1944 à 1948, je me souviens que le 19 mars, jour de la Saint Joseph, les élèves assistaient à une messe le matin et l’après-midi, les classes allaient en silence jusqu’à cette chapelle. L’aumônier s’appelait Célestin Duchesne".
1953-1954 Mme Chatelet au Sacré-Coeur
Les plaques
On sait que les pèlerinages ont cessé à la fin des années 1950…
A la fin de l’année 1964, un bulldozer a démoli les murs de la chapelle, sous la direction des Beaux-Arts qui voulaient assurer la réfection des tours du château et remettre en valeur l’enceinte médiévale.
Il ne reste qu’une petit partie des murs et une statue d’ 1,33 m de Saint Joseph portant l’Enfant Jésus, provenant d’un atelier d’Angers et offerte par un don anonyme.
Mais tout ça ne nous donne pas encore une preuve, heureusement à la page 161, dans un encadré figure un témoignage anonyme où on découvre que : « Les murs de la chapelle étaient tapissés d’ex-votos, petites plaques de marbre blanc dont les plus récentes dataient de la dernière guerre, où l’on priait Saint Joseph pour le retour des prisonniers ».
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Cela correspond parfaitement aux deux plaques retrouvées à l’école du Sacré-Cœur de Dinan.
Pour le reste on ne peut qu’imaginer par exemple que les Ursulines, dont l’année de départ de Dinan correspond exactement à l’année de démolition de la Chapelle, ont souhaité sauver ces plaques d’une destruction assurée si elles restaient sur le site. Assurant encore la direction de l’école, elles auraient pu mettre ces plaques en lieu sûr à ce moment-là.
Voilà un mystère partiellement éclairci !
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