Dossier personnel des instituteurs. Archives départementales |
Hyacinthe Merrien est né
dans une famille de cultivateurs le 11 septembre à 1885 Gurunhuel (22). Il
est élève à l’École Normale entre 1901 et 1904 puis enseigne à Prat à partir d'octobre 1904 et à Pontrieux à partir de novembre 1905. Il obtient son CAP en 1907.
Il faut noter que sa soeur Angèle, née dix ans après lui en 1895, deviendra également institutrice. Elle se marie avec Yves Brochen , également instituteur, dont elle prendra le nom. Hyacinthe est témoin à leur mariage le 24 juillet 1919 à Ploumagoar.
Hyacinthe Merrien fait partie de la classe 1905, matricule 5 222 (Guingamp-Saint-Brieuc) et part à la guerre de 1917 à 1920.
Recensement militaire, archives départementales, 1905 Guingamp-Saint-Brieuc, dossier Merrien, cote 01R1208 |
Il se marie le 24 (ou 25) août 1924 à West Deeping (Lincolnshire, Royaume Uni) avec Élisabeth
Merrishaw (30 janvier 1895, West Deeping-16 mars 1981 Dinan). Le couple a deux enfants
: Anthony (né le 26 août 1925 à West Deeping) et Diana (née
le 27 novembre 1928 à West Deeping).
M. Merrien instituteur à Dinan. 1924-1940
Après Pontrieux, Hyacinthe Merrien est en poste à l'école communale des garçons de Dinan du 1er octobre 1924 au 10 février 1940. Ses supérieurs sont satisfaits de son travail. L'inspecteur vient le voir dans sa classe de CM1 (42 élèves présents sur 46 inscrits) et il note dans son appréciation générale du 11 décembre 1936 : "Maître consciencieux dont la classe active fournit un travail et des progrès satisfaisants."
En 1940, il pourrait partir en retraite mais demande une autorisation pour prolonger sa carrière jusqu'en janvier 1942, ce qui lui est accordé. Son épouse donne alors des leçons particulières d'anglais à Dinan. Ils habitent 2 rue Thiers.
Arrestation, déportation
Hyacinthe Merrien est arrêté à Dinan pour "attitude anti-allemande" (le 13 novembre 1942, selon certaines sources, ou le 2 mars 1943) et il est transféré au camp de Compiègne d'où il part vers l'Allemagne le 17 janvier 1944. Il arrive comme déporté politique au camp de Buchenwald le 19 janvier 1944 (Matricule 39478). Il est libéré le 23 avril 1945 à la frontière tchèque. (base de données, ici)
Après les camps
M. Merrien revient des camps et son retour est mentionné dans Ouest-France le 22 mai 1945 (voir ci-dessous). Son dossier militaire nous apprend qu'il touche une pension de 15% pour des séquelles de problèmes à la mains, contractés pendant sa captivité.
Après-guerre, il s'engage dans l'association des anciens déportés de Buchenwald.
Engagements politiques
Sur le plan politique, Yacinthe Merrien est actif, c'est un militant communiste.
Il préside première réunion tenue depuis la Libération de la
section du
Secours Populaire Français de Dinan en juin 1946 ; à l'issue de la
réunion il est élu trésorier. Cette association aide les familles de
fusillés, les veuves de guerre, les anciens prisonniers, internés et
déportés patriotes, les anciens sinistrés, maquisards et réfractaires...
Hyacinthe Merrien est présent sur les listes aux élections municipales en 1947 et en
1953, il figure sur les listes du Parti Communiste Français emmenées par Émile Briand et Roger Esnault.
M. Merrien sera décoré Chevalier de l'Ordre des Palmes académiques.
Yacinthe Merrien est décédé le 17 juillet 1966 à Kergoz en Pabu, 11 rue du Prieuré, à l'âge de 80 ans.
Parole d'ancien élève
« M. Merrien en CE 2. On l'appelait Petit-père moins 5
parce qu'il arrivait toujours un peu avant l'heure ».
Témoignage d'Eugène Doublet, ancien élève de l'école
Sources
Archives de l'école Honoré-le-Dû
Dossier personnel aux archives départementales
Recensement militaire, archives départementales, 1905 Guingamp-Saint-Brieuc, dossier Merrien, cote 01R1208
Articles de Ouest-France : 22 mai 1945, 25 juin 1946, 19 juillet 1966 (décès)
Fiche Généanet Hyacinthe Merrien, ici
Fiche Généanet Angèle Merrien (sa soeur), ici
Article dans ce blog sur Les instituteurs présents sur les listes aux élections municipales, ici
Dossier au Service Historique de la Défense de Vincennes pour faits de Résistance, pour voir la référence cliquer ici
Fiche sur le site Le Maitron, cliquer ici
Fondation pour la mémoire de la déportation, ici
Base de données d'Arolsen sur la déportation en Allemagne, ici
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