1936. Fête de la Jeunesse à Dinan. Photo Bibliothèque municipale |
La Fête des écoles publiques est une institution qui va marquer des générations d’enfants, de parents, d’enseignants, surtout entre 1920 et 1968.
Dans les grandes villes, comme à Dinan, toutes les écoles publiques mettaient leur énergie en commun pour organiser un déploiement de force comparable à un défilé militaire !
La comparaison n’est pas abusive : la fanfare accompagnait le défilé, un tenue de rigueur était imposée. Il fallait occuper la rue en marchant au pas puis, généralement sur un stade, les exercices physiques présentés ne devaient souffrir d’aucune imperfection.
Dans
un deuxième temps, on va donner le nom de "Fête des écoles publiques" puis de "Fête des pupilles" pour être enfin connue sous le nom de "Fête de la
Jeunesse" en 1948. La dernière fête s'est déroulée en 1978 mais en salle, et sous une forme qui n'avait plus rien à voir avec les fêtes traditionnelles.
Dans les années 1900
Avant les fêtes des années 30, une Fête des écoles publique se déroulait déjà à Dinan.
Le journal l'Union Libérale dans son édition du 25 juillet 1909 nous en fait un charmant compte-rendu où l'on découvre qu'en fin d’année scolaire, la Fête des écoles se déroule au Jardin anglais.
On y trouve une buvette pour enfants, deux buvettes pour grandes personnes, deux comptoirs de gâteaux et confiseries, un comptoir de laiterie, un comptoir de jouets, un de tabacs, de fleurs, une loterie, un Guignol avec une mise en scène de M. Vénard et M. Latouche.
Le défilé part de l’école de la Garaye où tous les enfants avaient rendez-vous. Plus de 1000 enfants y participaient. Le journaliste présent raconte : « mais voici un coin où l'on s’amuse follement. Ce sont les enfants de l’école maternelle qui dansent au son de l’accordéon de M. Charles Davon. Toute cette marmaille se livre à des évolutions au milieu des rires et des cris. Mlle Dagorne surveille ce petit monde assisté de Mmes Eude, Ollivier et Boisset. […] Sur une pelouse, idée heureuse, trois vaches à l’œil très doux et un peu ébahi alimentent la laiterie. Bref l’ensemble fut tout à fait réussi. Ajoutez à cela que pendant la fête, la Cipale nous donna d’excellente musique. Omission impardonnable : nous allions oublier de parler des trois phonographes gracieusement mis à disposition du comité par le Grand Bazar et le Bazar Roche ; inutile de dire qu’ils eurent leur succès. »
On voit que les organisateurs font cohabiter harmonieusement la tradition (la Cipale, musique municipale) et le modernisme (les phonographes). Quant aux vaches, c’est une fameuse idée !
La fête du cinquantenaire de l'école laïque en 1931.
La première fête d'ampleur qui rassemble les écoles publiques est certainement à Dinan celle qui est organisée pour le cinquantenaire de l'école laïque en 1931.
On ne possède pas l'affiche de la Fête locale mais on peut penser qu'elle devait être sur le modèle de celle de Rostrenen conservée aux archives départementales.
1931. Archives départementales |
En 1931, le cinquantenaire de l’école laïque, donne lieu à Dinan à quelques festivités mais les trois journaux locaux traitent ce même évènement de manière si différente qu’il faut les citer tous les trois. L’Union Libérale fait dans la neutralité bienveillante : « Après la démonstration d’éducation physique et le fort joli concert donné sur la place Duguesclin par la musique municipale, les élèves des écoles laïques de Dinan et des communes voisines défilèrent en rangs par deux dans les principales rues de la ville, le sexe féminin en tête, bien entendu. Au passage devant le monument aux morts, une palme y fut déposée. L’après midi, après une conférence faite par M. L’inspecteur primaire, il y eut bal gratuit pour les enfants place Duguesclin, au cours duquel on distribua des gâteaux aux jeunes bambins qui étaient à l’honneur depuis le matin ». (U.L. 25 juin 1931)
Dans Le Républicain, les détails sont plus précis et l’enthousiasme militant l’emporte : « Des milliers de personnes se pressaient sur le parcours.Devant les 1200 enfants précédait une automobile portant les petits de l’école maternelle. Place Duclos, un chœur d’enfants chanta l’hymne à l’école laïque. Le moment le plus imposant de cette fête fut celui du dépôt d’une palme au monument aux morts, pieux hommage de cette jeune génération à tous ceux qui sont tombés pour la défendre » […]
La Fête des écoles publiques, années 30
Les coopératives de la circonscription de Dinan sont 177, animées par 260 instituteurs et institutrices et par un groupe appelé "Les Amis de l’Ecole publique" (20 adhérents en 1935, 112 en 1937).
Les coopératives participent à toutes les manifestations de solidarité : prélèvement sur le produit des fêtes en faveur des pupilles de l’Ecole publique, des orphelinats laïques du département, timbres antituberculeux etc. Elles sont regroupées au sein de la Fédération des œuvres scolaires et post-scolaires de la circonscription.
C’est cette Fédération qui organise la Fête des écoles publiques à Dinan en 1936 (il n’y avait pas eu une telle fête depuis 1913), la Tombola annelle (15 000 billets vendus en 1937).
1936
La fête des écoles laïques se déroule en plusieurs temps : le samedi, une représentation de la section théâtrale de l’Amicale laïque de Plouër ; le dimanche, le défilé avec les écoles de Dinan et « d’importantes délégations des écoles laïques des deux cantons de Dinan », la musique municipale, la Dinannaise. Place du Champ Clos se déroule une fête sportive accompagnée par des chœurs d’enfants ; Ensuite, sur le Jardin anglais : une kermesse et enfin un bal pour les enfants et un grand bal public avec « l’excellent Jazz Guyomard Le Chalony ». (Le Républicain, 26 juin 1936 )
De son côté, Ouest-Eclair, dans son édition du 29 juin, décrit minutieusement la tenue des enfants des écoles : "vêtus de blanc, les garçons chemise et culotte courte ceinturée de rouge, les filles en jupe courte et ruban rouge cerclant la tête, à l'exception des Libellules qui avaient conservé leur ruban azur." La suite se passe devant le Monument aux Morts : "Une gerbe écarlate d’œillets, de roses et de glaïeuls fut déposée au pied du monument où, après le salut au drapeau, une minute de silence fut observée".
1937
La même fête est appelée aussi dans le Républicain, « Fête de l’Éducation physique ». Elle comporte : démonstrations gymniques, mouvements d’ensemble, courses de vitesse et défilé des gymnastes. Les enfants des écoles exécutent : « Chant d’essor de la Jeunesse ». Presque toutes les écoles des communes des deux cantons de Dinan participent. Le soir, un grand bal est annoncé « avec le concours d’un nouveau jazz des plus complets et des plus entraînants». (Le Républicain, 27 juin 1937 )
1938
Fête de la Jeunesse : l’Ecole maternelle et le primaire de la Garaye y participent, sur le terrain des sports. Le soir, au Casino municipal, a lieu un grand bal public avec le concours « d’un jazz des plus modernes ». Le 4 Juillet, Ouest-Éclair publie un compte-rendu :
« Si la matinée fut calme en ville, l’après midi le fut encore d’avantage. En effet, guidés par un char fleuri des nurses de l’école maternelle, les enfants des écoles laïques défilèrent, à travers la ville…
En un long cortège, garçons et filles, celles-ci manifestement plus nombreuses, se suivaient : d’où la réflexion entendue : « Jamais je n’aurais cru qu’il y eut tant d’enfants à Dinan » . Tout ce petit monde marchait aligné avec une discipline parfaite au son des marches et pas redoublés de la Musique municipale… Le programme comprenait , après la Marche des coqs Gaulois, Les Canots, chants mimés par trente élèves de l’école maternelle…., une ronde mimée par les élèves de l’école de filles de la rue Chauffepieds, un exercice d’ensemble avec bâtons, par les élèves de l’école communale de filles…
La Marche Républicaine, chant exécuté par près de 1000 enfants des écoles communales, servit d’entracte et les élèves des écoles de filles de la rue de la Garaye et du Cours complémentaire reprirent par des mouvements d’ensemble avec cerceaux la série des exercices…"
Les Fêtes après 1945
Dès la fin de la guerre, un évènement viendra rythmer les fins d’années scolaires : les fêtes de la Jeunesse.
Elles reprennent, avec encore plus d’ampleur ce qui avait commencé en 1931 pour le centenaire de l’école publique. Toutes les élèves et les maîtresses s’en souviennent car c’était une grosse dépense d’énergie pour produire ce spectacle. Le journal Le Républicain, s’il nous permet de nous faire comprendre l’état d’esprit des partisans de l’école laïque, traduit aussi tous les excès de langage propres aux défenseurs enthousiastes de cette noble cause.
En juin 1946, Le Républicain
annonce que « le ministre de l’éducation nationale a prescrit une
« Quinzaine de l’école Laïque » qui se déroulera du 30 juin au 14
juillet et qui doit avoir pour objet, tout en exaltant l’enseignement laïc, de
définir son rôle dans la vie et le relèvement du pays. »
A Dinan, cette quinzaine sera marquée par les manifestations suivantes :
La Fête des petits le 6 juillet à 15 heures, à l’école maternelle, rue de la Garaye où les petits des écoles publiques et de l’école maternelle donneront, sous la présidence de Mme Rames, sœur de Michel Geistdoerfer, présidente de l’œuvre des pupilles de l’école publique et présidente du Comité des Dames patronnesses, une matinée récréative à laquelle sont gracieusement invités les parents des élèves et les Amis de l’Enfance.
Soirée et matinée de l’école laïque au théâtre municipal (chœurs, ballets, saynètes).
La soirée se terminera par un bal donné Place Duguesclin et un feu d’artifice.
Le compte rendu du 4 juillet 1946 parle d’une « fête pleine de grâce et de fraîcheur. » Le sous-préfet « s’incline devant l’École de la République, réserve de citoyens conscients et devant ses maîtres, toujours sur la brèche, pionniers de la Résistance.
M. Laurent, inspecteur de l’Enseignement primaire, dégagea, avec talent, chaleur et persuasion, la noble tâche de l’École laïque, son esprit animé de tolérance et du respect le plus absolu de la pensée naissante des enfants qui lui sont confiés et qui lui font rechercher scrupuleusement les méthodes les plus propres à assurer sa mission sacrée.
Enfin, M. Barbe, Inspecteur d’Académie, exprima l’espoir qu’à l’avenir, comme dans le passé, l’école laïque maintiendra haut dans le monde le génie traditionnel de la France, qui seul, la classera parmi les grandes nations.. »
Et le journaliste du Républicain de conclure « Ces vœux ont toujours été les nôtres. Vive l’école laïque ! »
Une fête exceptionnelle en 1947
En 1947, les dinannais assistent à une fête de la Jeunesse particulièrement réussie.
Le 5 juin 1947, au parc des sports, c’est la deuxième fête des pupilles des écoles publiques à Dinan : « Tous les records d’affluence sur le terrain furent certainement battus, et pourtant le confort du spectateur est loin d’y être assuré. En fin d’après-midi, M. Marius Moutet, Ministre de la France d’Outremer, la princesse Savang, épouse héritière du Laos et toutes les personnalités de leur suite sont venus honorer la réunion de leur présence. »
La princesse Savang devant le buste de Pavie. Photo Bibliothèque |
Cette présence princière s’explique par les cérémonies du centenaire d’Auguste Pavie qui se déroulaient le matin même à Dinan : « Plus de 1200 enfants, venus de toutes les écoles des environs, se joignirent à ceux de Dinan, qui quittèrent les Petits fossés en un cortège chatoyant et charmant, admirablement réglé… »
Sur le stade, « ce fut un régal jeune et sportif, présenté sans accroc ni défaillance. Il y eut des danses, des chants, des évocations bretonnes… des mouvements d’ensemble par tous les enfants… et de la gymnastique de grand style par nos jeunes athlètes de la Dinannaise, sous les ordres du moniteur Guigo et sous l’œil toujours paternel d’Eugène Doublet, plus dynamique et infatigable que jamais »
Des groupes de filles, rue Thiers. 5 juin 1947. Fonds A. Pavie, bibliothèque de Dinan |
Passage devant le monument aux morts. 5 juin 1947. Fonds A. Pavie, bibliothèque de Dinan |
Une partie du défilé, rue Thiers. 5 juin 1947 Fonds A. Pavie, bibliothèque de Dinan
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1948 La Fête de la Jeunesse
En 1948, on abandonne le terme de « Fête des pupilles des écoles publiques » au profit de celui de « Fête de la jeunesse » qui restera par la suite. Le lieu est toujours le parc des sports, il y a le défilé puis le spectacle…Le journaliste s’émerveille :
« Quel travail de maîtres et de maîtresses avisés et dévoués, pour mettre en ordre tout ce petit monde ! Quels beaux espoirs représentent de tels enseignements sportifs et ce qui nous plait le mieux encore, totalement laïcs ! »
Une première : « les mouvements d’ensemble, les homériques batailles historiques, les cerceaux et les anneaux fleuris, présentés à la cadence de valses célèbres par les filles du Cours complémentaire, le Vélousel, où les bicyclettes rouges et jaunes évoluèrent avec précision sur un terrain pourtant peu propice à ce genre d’exercice ».
En 1949, les évolutions ont pour thème la course du soleil, son ascension, son passage au zénith et son glorieux coucher : « 500 écoliers agitent des panaches rouges et verts, puis c’est une multitude de poussins et canetons qui s’égaillent », suivent « de grandes jeunes filles.. en gestes sobres, pleins d’une grâce antique » qui évoquent les moissons, de jeunes faneuses se livrent à des jeux « dont la fougue était jusqu’ici l’apanage des garçons », des soleils à la barre fixe, des chasseurs africains (« le soleil est vraiment tropical en ces minutes »). « Le programme surabondant prend fin sur l’ensemble imposant des Éventails ». C’est le motif central du final ! « Et interminablement les enfants de l’École laïque passent, passent, les garçons à l’allure martiale et impeccable, les filles gracieuses et souriantes… »
L'année 1949 est marquée par le départ de Monsieur Pierre Le Sur, moniteur sportif des écoles publiques de 1934 à 1941, avant d'être nommé au collège des garçons de Dinan.
Ce professeur, spécialisé dans la gymnastique, a été particulièrement précieux dans l'organisation des grands défilés et fêtes sportives qui faisaient la joie du public dans les années 30. Son départ pour le collège de Bruay-en-Artois, dans son pays natal, a été vivement regretté par de nombreux dinannais.
Les fêtes de la jeunesse entre 1952 et 1961.
Tous les extraits de 1952 à 1959 viennent du journal Le Républicain.
Fête de la jeunesse 1952 : « La fête de la jeunesse a obtenu un succès sans précédent. Cette manifestation grandiose rassemblait à la fois de nombreux acteurs et un public considérable … Les élèves des deux sexes s’alignèrent impeccablement sur la pelouse pour le salut au drapeau ». Tous furent « admirables ! »
Ouest-France publie également un long article sur la fête en le 9 juin 1952. La photo de tête représente les cadettes du collège de jeunes filles de Dinan dans un numéro très apprécié "Lapins et Lutins".
Au Parc municipal des Sports. Photo Ouest-France |
Fête de la jeunesse 1953
La
musique du 71e Bataillon d’Infanterie, dirigée par l'adjudant-chef Marquet, vient renforcer la musique
municipale. « Autour de Carmen » , un « sujet en or sous
l’angle du caractère des costumes et de la vivacité de leurs coloris …Il y
eut de la grâce naturellement… de l’originalité… de bien joyeux motifs qui
provoquèrent le rire de l’assistance… il y eut même du muscle… ». M. Pléven est présent dans les tribunes ainsi que l'inspecteur d'académie M. Escargueil ; M.Aubert, maire et Conseiller général.
Ci-dessous, l'article de Ouest-France du 1er juin 1953 met en valeur les interprétations rythmiques et folkloriques données par le collège des Jeunes filles de Dinan.
Le collège de jeunes filles en action. 1er juin 1953 Ouest-France |
Des participantes 1er juin 1953 Ouest-France |
Fête de la jeunesse 1954 :
Une fête qui « sera imprégnée des bénéfiques effluves du goémon »
Le thème est : la mer. C’est la fanfare de l’école normale de Saint-Brieuc qui vient, cette année là, renforcer la Cipale. Un gala de variétés, à l’école Honoré Le Du, clôturera cette journée (des acrobates, chansonniers, gymnastes…). Les dinannais ont de la chance car c’est dans la même période que se produit Edith Piaf sous un chapiteau…
Fête de la jeunesse 1955
Au programme, les jeux du cirque avec courses de chars, combats de gladiateurs, acrobates, écuyères…
En 1956 le thème est :
« Parmi les fleurs ». Le programme débuta vers 15h, "à l'issue d'un défilé en ville que nos concitoyens applaudirent fréquemment au passage, tant les éléments qui le composaient présentaient fière allure dans la discipline commune." (Ouest-France 25 juin 56)
Et on constate encore plus d'affluence dans les tribunes en du stade cette année 56 pour applaudir "la leçon de Lendit" qui dura 3 heures ! Toutes les écoles de Dinan et des environs sont là, épaulées par de nombreux groupes de musique : Musique municipale de Dinan, Musique de Matignon, fanfare du Cercle Paul-Bert de Rennes, fanfare de Plélan-le-Petit, Pipeaux de Trélat, Bagad de la rue des Fontaines, Bagad du Cercle du Poudouvre.
"La Fête de la jeunesse 1956 est une des plus belles certainement auxquelles les Dinannais aient assisté. Grâces en soit rendues à ses artisans et à ses jeunes héros". (Ouest-France 25 juin 56)
Lundi 25 juin 1956 Ouest-France |
1957
« Autour du monde » avec un défilé, les évolutions sur le stade et un second défilé, pour finir, avant la dislocation du cortège, sur le Placis Doré (devenu la Place du Maréchal Leclerc). « La variété des exécutions fournie par le thème, les mouvements d’ensemble du Lendit, tour à tour colorés, gracieux ou rythmés… la maîtrise de nos jeunes gymnases locaux, la souplesse des jeunes korriganes contribueront à créer un spectacle de choix rehaussé par la participation de cinq formations musicales : musique municipale de Dinan, fanfares du cercle Paul Bert de Rennes, musiques de Saint-Cast, de Pléhérel, de Vannes ».
Le profit de la fête est versé à la section cantonale des Pupilles de l’École Publique « afin que puissent être versés pour l’hiver des secours aux écoliers éprouvés ».
1958
« Les intempéries n’ont pas permis le déroulement de la Fête de la Jeunesse : les organisateurs n’ont pas voulu retenir sur un terrain détrempé des enfants déjà transpercés par la pluie. Le président du Comité d’Organisation remercie toutes les personnes qui dans des conditions difficiles, ont permis de préparer cette manifestation et les enfants qui bravant les intempéries, ont défendu leur réputation. »
Il leur demande d’abandonner au profit des Pupilles de l’École Publique le prix d’entrée pour le spectacle dont ils n’ont pas profité. D’autre part, les deux mille brioches commandées seront réparties dans les écoles…
À propos de la fête de 1958 et des intempéries, Mlle Le Corguillé raconte : « On a du s’arrêter à mi-chemin dans la côte de Cassepot. Mes élèves se sont abritées dans une soue à cochon. Des vêtements étaient abîmés parce que les costumes avaient déteint. J’ai dû les porter dans un pressing . Le lundi, les brioches étaient bien dans les écoles et tout le monde s’est régalé. »
1959
Ci-dessous, le défilé de 1959, classe de CM2 de M. Coignard (collège de Garçons)
Photo publiée sur "Le Pays de Dinan d'autrefois" Facebook par Brigite Delalande |
« Les Dinannais qui ont assisté à ce rassemblement de la Jeunesse de nos écoles publiques n’ont certainement pas eu à regretter leur déplacement, car tous les numéros étaient de qualité : depuis les aventures de Pinocchio, données par les petits des écoles de Dinan et des environs, sous la direction de Mlle Salmon, jusqu’aux évolutions hippiques par le centre Ker-Goat, sous la direction de ses chefs… »
Les filles du Cours complémentaire. Photo Ouest-France. 1959 |
Revenant sur le succès remporté par le Lendit, l’auteur de l’article rappelle que « Pour arriver à un tel résultat et une telle perfection d’ensemble, il a fallu aux moniteurs et aux monitrices, une certaine dose de patience. D’ailleurs, de telles productions demandent de la part de ceux et celles qui les exécutent, de nombreux jours, de nombreux mois de travail, de la discipline ».
(15 juin 1959. Ouest-France)
Mlle Le
Corguillé précise que c’est Mme Laurent, la femme de l’Inspecteur, qui
s’occupait du vestiaire. C’était une responsabilité importante dans la fête.
1959 Fête des écoles, article de Ouest-France, page de Dinan. |
1960
« Par un temps presque froid et un vent qui parfois soufflait en tempête, les enfants de nos écoles publiques (Dinan et les environs) ont évolué durant presque quatre heures sur le terrain du stade Maurice Benoist. Cette année le thème en était « Les quatre saisons.
Les petits des écoles de Dinan ont présenté « La découverte du printemps ». Ce numéro est pour le journaliste « un petit bijou de son genre ». C’est toujours Mlle Salmon qui s’occupe des petits avec les maîtresses. Cette année-là, les Éclaireurs et Éclaireuses de France apparaissent dans la manifestation. (13 juin 1960. Ouest-France)
Ouest-France 13 juin 1960 |
1960. Fête des écoles, Ouest-France 13 juin, page de Dinan. |
1961
Dans les personnalités présentes on peut noter : M. Laurent, inspecteur ; M. Pleven, député ; M. André Aubert, Maire ; M. Nogues, conseiller général du canton d’Evran ; M. Mahé, président de l’amicale laïque… et beaucoup d’autres.
La fête débute par la leçon du Lendit. Le Collège Ker-Siam « nous a particulièrement enchantés. Sous les accents du « beau Danube bleu » les élèves de Mlle Bruno se déployèrent en 3 groupes et exécutèrent un très joli ballet . Les classes des petits des écoles de Dinan et des environs, pour qui Mlle Salmon se dépense sans compter, donnèrent l’évocation de Fanfan la Tulipe.
Cette fête de la Jeunesse se termina par une noce bretonne, présentée par les bagadou des cercles celtiques de l’Amicale Laïque de Dinan, Noyal, Fréhérel, du 71ème R.I sous le commandement de MM. Lavenat et Foliard ». (26 juin 1961. Ouest-France)
1961. Fête des écoles, Ouest-France 26 juin, page de Dinan. |
1961. Le groupe des garçons. Photo de Mme Piedvache-Guigo |
En 1962, au stade Maurice Benoist, la leçon du Lendit, « Les sept jupons de Nazaré », tiré d’un conte portugais interprété par les écoles de Dinan et des environs, « Les Korigannes » de Mme Bihel avec « Les flots du Danube », les jeunes élèves du lycée de jeunes filles avec« les ombrelles chinoises », très applaudies ; « La Dinannaise » sous la direction de Jean Pincemin. « Mais l’apothéose de cette journée fut sans aucun doute les danses écossaises interprétées par les élèves du collège technique féminin de Ker-Siam. »
Dans les
personnalités : M. Laurent , Inspecteur
primaire ; M. Mahé, président de l’Amicale laïque ; Mme
Thébault, présidente de l’œuvre des pupilles des écoles publiques ; le
colonel Henry, commandant d’armes...
Le public dans les tribunes du stade. Ouest-France. 19 juin 1962 |
Une partie du défilé. Ouest-France. 19 juin 1962 |
Ci-dessous, les grenadiers de la Garde du Collège d’enseignement général.
Ouest-France. 19 juin 1962 |
Ci-dessous, les élèves du lycée de jeunes filles avant leur prestation des « ombrelles chinoises ».
Ouest-France. 19 juin 1962 |
Fête de la jeunesse 1963. « Rythme sous le soleil »
La répétition du défilé. 22 juin 1963 Ouest-france |
« Le premier numéro inscrit au programme portait le nom des « rubans ». Ils furent nombreux les jeunes garçons et filles à venir se mettre sur le terrain, formant quelques ronds et portant aux deux mains des rubans rouge et or, couleurs de Dinan. »
Le journaliste à la fin de l’article se livre alors à une curieuse justification du Lendit. Il explique que ce mouvement est devenu obligatoire, « et c’est justice ». Il permet aux élèves de nos lycées, de nos collèges, d’après l’auteur, « de garder leur équilibre physique et moral car après plusieurs heures passées penchés sur leurs pupitres, ces jeunes auraient tendance à perdre cet équilibre nécessaire. »
Le lycée de jeunes filles. 24 juin Ouest-France |
Fête de la jeunesse 1964
« Jeux et danses de tous les temps ». « Les lutins » est le titre de l’évolution proposée par les écoles de Dinan.
1964. Fête des écoles, Ouest-France, page de Dinan. |
Fête de la jeunesse 1965
« Par suite des travaux entrepris sur le stade Maurice Benoist, la fête de la jeunesse se déroule sur la Promenade des Petits-Fossés. De nombreux stands étaient tenus par les professeurs des diverses écoles de l’arrondissement de Dinan : le tir à l’arc, un bowling, un casse boite, la pêche aux cygnes, le « Pan dans le pif », le baquet magique, la chasse au gibier, le jeu du crapaud… » Les groupes folkloriques et de gymnastique passent sur le podium tour à tour. « Une jeune artiste de la télévision, qui s’est fait connaître à Télé-Dimanche, Mlle Chantal Hervé, interpréta quelques-unes de ses œuvres, s’accompagnant à la guitare. »
Dans les personnalités, étaient présents M.Pléven, député ; M. Codderens, Inspecteur…
Au stand du « Chamboule-tout », on reconnait à gauche, M. Brengues, directeur du Lycée de garçons, au milieu, M. Codderens, Inspecteur, à droite, le sous-préfet, M. Petit. (28 juin 1965 O.F)
28 juin 1965 Ouest-France |
Fête 1966, une fête contrariée par le temps.
En 1966, le thème était pourtant prometteur : « Si tous les gars du monde ».
Dans le compte-rendu de Ouest-France, le journaliste rappelle que ce spectacle est le fruit d’une discipline sans faille : « C’est une tâche bien délicate de conduire près de 3000 jeunes de tous âges. Cela n’est réalisable qu’après leur avoir inculqué des notions de discipline, donné le goût de l’effort et fait comprendre le sens de la collectivité en les habituant à mettre leur personnalité au service de tous. »
On note, pour cette édition de 1966, la participation de très nombreux groupes venus des environs : La fanfare des sapeurs-pompiers de Dinan, les Danseurs de l’Arguenon venus de Bourseul, , les « Pipeaux » de Plélan-le-Petit… et bien d’autres de tout le département. A remarquer aussi la forte tonalité bretonnante : bagad de l’Amicale laïque de Dinan, de Saint Cast, la Kevrenn du Lycée Anatole Le Braz de Saint Brieuc. Sur le stade, plusieurs prestations sont annulées à cause de fortes averses. Par contre, une intuition a protégé le lycée de jeunes filles, dont l’évolution s’est révélée parfaitement adaptée : « Sous un parapluie » ! Les groupes bretons sont à l’honneur sur le stade au moment du « Triomphe des sonneurs » qui clôture, « aux chauds accents des binious et des bombardes, une fête qui, en dépit des conditions atmosphériques déplorables, connut un succès certain… »
Ci-dessous, le lycée de jeunes filles défile dans le centre ville. L’ensemble du défilé ne fut pas épargné car les averses commencèrent. (Photo Ouest-France. 1966)
Une foule nombreuse était réunie sur les Petits-Fossés. (Photo Ouest-France. 1966)
Impeccablement alignés, les élèves exécutent la leçon de Lendit sur le stade entre deux averses. (Photo Ouest-France. 1966) Mlle Le Corguillé se plait à préciser que c’était M. Rio, instituteur à Honoré Le Dû, qui mettait sur tout le terrain des plots, servant de repères aux enfants. « On ne lui en était pas assez reconnaissant car c’était un travail bien ingrat. Personne ne le remarquait ».
Fête de la jeunesse 1967
Dans les colonnes de Ouest-France, nous suivons le déroulement de cette Fête de la Jeunesse 1967 : « Indifférente à la foule qui, sous un flot de rengaines, dévalait la promenade des Petits Fossés, inondée de soleil…une fillette promenait ses 10 ou 12 ans, en tenant à la main un ballon de baudruche qu’elle venait de gagner à la loterie.
Elle était à l‘image de cette Fête de la Jeunesse et en colportait la ravissante fraicheur.
Sur les planches dressées au pied du vieux château de Dinan, une trentaine d’enfants soufflaient consciencieusement dans leurs pipeaux…Tout à l’heure, à travers la ville, ils avaient défilé. Maintenant, tambour battant, le spectacle défile, rythmé par les applaudissements…
Abandonnant définitivement le stade Maurice Benoist, qui accueillit nombre de ses devancières, l’édition 67 de la Fête de la Jeunesse s’est reconvertie sous le double signe du folklore et de la gymnastique. »
Fête de la jeunesse 1969
Ouest-France, comme à son habitude, détaille la Fête de la Jeunesse ce 9 juin 1969 avec 2000 enfants : "de la gaité et de l'entrain", "une discipline librement et joyeusement consentie", "la récompense d'un travail acharné", "une présentation impeccable". Et de la musique, bagadou de Dinan, de Saint-Cast et de l'école Beaufeuillage de St Brieuc, la musique municipale
Fête de la jeunesse 1970
22 juin 1970 Ouest-France |
Les résultats sont les suivants : l'école Broussais gagne la coupe de L'inspecteur. En second, école des Fontaines filles.
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Tournoi d'athlétisme 1971
Fête de la jeunesse 1971
En 1971, dans le cadre de la fête de la Jeunesse, le gros lot de la tombola est une voiture, une R. 4. M et Mme Mahé, plombier-chauffagiste sont les heureux gagnants.
Assistent à cette cérémonie M. Duponcel, Inspecteur ; M. Quelen, conseiller pédagogique et organisateur de la fête ; M. Loguillard, président de l’Amicale Laïque et M. Quilgars, responsable de la tombola.
L’évènement qui mobilise la Bretagne en ce mois de juin 71, c’est la coupe de France de football car Rennes est en finale… Il est difficile de passer à côté de cet engouement populaire.
Mais la fête de la Jeunesse programmée de longue date n’est pas reportée. Beaucoup de gens ont la tête ailleurs ou ne sont pas venus. « En dépit de la Coupe de France de football mobilisant de nombreux sportifs devant leur téléviseur et d’un ciel lourd dans lequel couraient des nuages lourds poussés par un vent violent, la fête de la Jeunesse « nouvelle formule » des écoles publiques…
Deux volets principaux constituaient cette manifestation de jeunesse : des épreuves sportives et gymniques et une kermesse comprenant de nombreux stands : loterie, pénalty, casse-boite, pêche à la ligne, tir.. » ( Ouest-France)
Trois cents enfants d’une quinzaine de classes participent à ce rassemblement. On est loin des grandes fêtes de la Jeunesse… Ce n’est plus aussi spectaculaire… Le Lendit fait l’objet d’un concours ainsi que les épreuves sportives (grimper, saut en hauteur, courses etc.). C’est Mlle Perrault qui dirige les opérations et le tournoi de football est dirigé par Robert Philippe (qui fera une longue carrière ensuite à l’école de Pleslin). Les équipes viennent de l’école Honoré-le-Dû, des Fontaines, des Charrières et du collège Roger Vercel.
Le foot est partout et le journaliste ajoute « On vit M. Benoit, adjoint au maire, président adjoint du stade dinannais, se souvenir qu’il a été entraîneur de football, en tirant victorieusement à trois reprises consécutives au jeu du penalty ».
Ah, oui, n’oublions pas le plus important. Rennes a gagné sa finale !
La fête de la jeunesse en intérieur, 1976
Répétition générale avant la fête. |
En 1976, la fête de la Jeunesse continue mais en intérieur, à la salle omnisports. Autre modification, elle se déroule le samedi soir. 1200 personnes sont présentes et les 700 élèves des écoles publiques font le spectacle : danses, mouvements rythmiques, démonstration de gymnastique, musique, match de football…
Le bénéfice revient toujours aux Pupilles de l’Enseignement Public. Sur Dinan l’association est active et de nombreux enfants en profitent. Bons vacances, secours en espèces, bibliothèque circulant dans les écoles…
Les années précédentes il y a eu une garderie, un atelier de peinture, une colonie de vacances en montagne. La section locale ne manque pas d’imagination et d’énergie. Les responsables sont M. Meyer, inspecteur ; M. Briand, sous-directeur de R. Vercel et M. Heurtault, professeur à R.Vercel.
A noter que le spectacle des petites filles habillées en Mexicaines ont eu beaucoup de succès !
2 juillet 1976. Tombola. Ouest-France |
La dernière Fête de la jeunesse. 1978
En 1978 le spectacle de la fête de la Jeunesse est plus artistique. Toujours en salle, le samedi soir, avec une partie assurée par les élèves des écoles de Dinan qui présentent des danses bretonnes de la région de Jugon les Lacs. Puis les musiciens et danseurs de la Guédenne (danses et chants du pays gallo). La Dinannaise est toujours là. Le clou du spectacle revient à un groupe chorégraphique d’Orléans sous la direction de Gisèle Houry « dont le charme n’a d’égal que le talent ». Pendant une heure trente, sous les projecteurs ou la lumière noire les spectateurs découvrent un superbe spectacle sur l’évolution de la danse, du menuet aux danses modernes.« Une assistance absolument charmée et conquise »… Le journaliste de Ouest-France aussi, semble-t-il.
30 juin 1978. Tombola. Ouest-France |
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